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mercredi 2 mars 2016

L'acharnement de Roger Knobelspiess

























Éditeur : Stock
Parution : 01/02/1981
Nombre de pages : 178
Genre : document

L'auteur : 






















Né en 1947, Roger Knobelspiess est écrivain, acteur et ancien braqueur. Condamné à 15 ans de prison en 1972 pour un braquage qu'il nie avoir commis, il raconte sa révolte contre l'erreur judiciaire dans son essai "L'acharnement". Roger Knobelspiess a tourné dans une vingtaine de films, la plupart sous la houlette du réalisateur Jean-Pierre Mocky.

Quatrième de couverture :


Ce livre n'est pas seulement un témoignage, c'est aussi un «j'accuse » la justice. Tout le monde doit savoir que l'erreur judiciaire est possible en France, qu'elle existe puisque Roger Knobelspiess en a été victime.
Roger Knobelspiess, qui n'a cessé de clamer son innocence du fond de sa prison, nous a révélé, dans son premier livre, Q.H.S., la dégradante « mise en condition » des Quartiers de Haute Sécurité. Avec l'Acharnement, il continue son combat et dénonce les mécanismes de l'erreur judiciaire. « Pourquoi Roger Knobelspiess a-t-il été condamné à quinze ans de torture immobile? A la fois par nécessité et par hasard.
Parce qu'il était socialement nécessaire de condamner son frère assassiné. Parce qu'il était nécessaire d'apaiser l'exigence d'une foule qui criait sa haine au nom de la sécurité, déjà. Mais aussi par hasard, parce que son avocat croyait trop à son innocence... Parce qu'un avocat général ne devait réfléchir et s'inquiéter que lorsqu'il était trop tard... Voici ce que dit son avocat Henri Leclerc.
Mais l'acharnement, c'est, après la dénonciation de la prison dans Q.H.S., la dénonciation de la justice, son acharnement à ne pas l'entendre, qui n'a d'égal que l'acharnement qu'il met à vouloir qu'elle l'écoute.
Acharnement que cette écriture violente et rigoureuse, pleine de la rage du désir de vivre. C'est aussi un livre d'amour.

Mon avis : 

"La prison, jour par jour, heure par heure et nuit après nuit et jours, c'est l'anéantissement. C'est exister sans printemps, sans saison, sans fleur, l'absence des caresses, de la chaleur de l'amour que l'on se donne dans un lit, des mains qui se nouent au cœur du quotidien, c'est sans partage, sans le rire des enfants, sans les jeux, sans les larmes, sans les impératifs naturels lorsqu'on a besoin d'espace, besoin d'ouvrir une porte, une fenêtre, boire un bol d'air. C'est sans stimulation, sans appel des autres. Sans la vie... C'est exister sans ! Comme des rats"

Roger Knobelspiess, qui a passé vingt-six ans de sa vie d'homme dans les geôles françaises, en sait quelque chose. Témoignage sans concession, "L'acharnement" nous ouvre les portes sur l'enfer de l'enfermement. Un enfermement physique et mental usant, impossible à digérer pour celui qui a été privé injustement de sa liberté. Un enferment dont le seul avantage est peut-être celui d'avoir tout le temps de se raconter. De revenir sur un passé pas toujours glorieux mais qui lui appartient ; de relater des souvenirs que les heures perdues lui donnent le temps de coucher sur papier. Alors, il décrit la misère, la faim et les mille questions qui lui taraudaient le ventre, quand son père ramoneur-ferrailleur rentrait les mains vides. Il raconte les Noëls sans cadeaux, où lui et ses huit frères répondaient pour noyer le poisson : "Nous, on a eu des "Nanins-bleus". Il révèle les sombres heures où les prisonniers convoyés en train étaient entravés au pieds, avançant sous la menace des mitraillettes des C.R.S, tout en subissant le regard malsain des curieux. Il raconte la peine qui l'a submergé quand son frère Jean fut tué par un commerçant lors d'un cambriolage. Il nous plonge dans l'univers infernal d'un homme qui vit un long cauchemar, condamné à quinze ans de prison sur la simple dénonciation d'un codétenu qui l'avait dans le collimateur...

"L'acharnement" est un cri de révolte contre l'injustice de la justice. Dans cet essai, l'auteur crie son innocence, s'indignant contre une sentence implacable de quinze ans d'enfermement  pour un larcin qu'il nie farouchement avoir commis : un vol de 800 francs dans une station-service (soit 120 euros), accompagné d'un coup de feu tiré en l'air ! 
Une peine qui semble déjà bien sévère pour un coupable... alors, que peut ressentir celui qui doit l’écoper sans l'avoir méritée ? 




Merci à Roger Knobelspiess pour la découverte de ce témoignage.

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samedi 27 décembre 2014

Les robes noires de Claude Llorente






















Éditeur : Éditions Alphée
Parution : 15 mai 2008
Nombre de pages : 283
Genre : Roman

L'auteur :

Claude Llorente est avocat au barreau de Paris. Il exerce notamment au sein de l'association "Action-Justice", qui vient en aide de ceux qui s'estiment touchés par une erreur judiciaire.
 
Quatrième de couverture :
 
Pour la première fois il nous est donné de découvrir certains secrets de la justice pénale en France. Le système qui a conduit aux retentis­santes erreurs judiciaires de ces dernières années, souffre-t-il d'un mal profond, est-il vraiment archaïque, dépassé, désuet ?
L'intrigue se déroule dans l'île de la Cité au Palais de Justice de Paris, et ces lieux exceptionnels, chargés d'histoire, enveloppent le récit d'un halo légendaire. On entre dans le cabinet d'un juge d'instruction, on assiste à un bras de fer d'anthologie entre le juge et l'avocat, on vit la naissance d'une bouleversante erreur judiciaire qui prend sa source dans la réalité du fonctionnement de la justice française et l'aberrant pouvoir du juge face aux experts. Étape par étape, l'erreur judiciaire, pareille à l'araignée, tisse sa toile pour finalement libérer son poison.
 
Il faut avoir lu Les Robes noires ! C'est désormais une pierre incon­tournable dans le jardin de l'oubli d'Outreau et de toutes les erreurs judiciaires passées et à venir...

Mon avis:

" Initialement, tout semble converger vers les certitudes d'une culpabilité sans faille, sans doute. Puis, parfois en un temps très court, l'accusation qui paraissait aussi solide que le granit s'effrite, se fissure. Tout bascule vers la non culpabilité. C'est la déroute de la nuit ; la fuite de l'incompréhension. La venue de la clarté, de la lumière, de la connaissance ; l'effondrement d'une accusation erronée. Comme lorsque le jour se lève sur la mer jusque-là obscure ; à l'aube : c'est l'aube judiciaire..." écrivait Miguel Alvès, chroniqueur judiciaire et feu le père du jeune avocat José Alvès. Ce dernier, épris de justice tout comme son célèbre géniteur, décide de défendre Jean Augustine, celui que la justice accuse du meurtre avec préméditation de sa compagne et que la presse a surnommé "Le balafré". Bien que n'ayant pas été défiguré dans une rixe nocturne mais en travaillant dans un champs de sa Martinique natale, Augustine offre un faciès inquiétant, et il a beau clamer haut et fort que l'arme qu'il nettoyait s'est enrayée et que le coup est parti tout seul, nul ne le croit, pas même l'expert balistique mandaté par la justice. Dans les couloirs du Palais de Justice de l'île de la Cité, l'avocat persuadé de l'innocence de son client va se livrer à une bataille acharnée pour défendre la cause de cet homme que tout accable, et dont la culpabilité semble irréfutable aux yeux de tous !
 
Sous l'angle d'une ironie mordante et avec des personnages hauts en couleur, l'auteur nous livre une intrigue judiciaire à rebondissements à la lecture fluide et plaisante. Ce roman, largement inspiré du fruit de l'expérience de terrain de son auteur, nous passe à la moulinette tous les rouages qui seraient susceptibles de mener à une erreur judiciaire. Que ce soit l'importance du rôle de la "presse-poubelle" s'acharnant sur celui qui possède une "belle tête de coupable" aux conséquences qu'amènent des aveux extorqués ; de l'intime conviction trop vite établie par un magistrat à l'erreur d'expertise qui peut faire basculer un innocent dans la culpabilité...
En bref, j'ai trouvé cette lecture intéressante sous bien des angles même si l'on arrive trop vite au bout de ce court roman qui aurait peut-être gagné à être un peu plus étoffé. Cependant, à l'issue de cette lecture, je retiens le message qu'à voulu nous laisser l'auteur : Ne pas juger trop hâtivement le prétendu coupable jeté en pâture dans les médias... Et s'il était innocent du crime dont on l'accuse ?
Combien de victimes d'erreurs judiciaires tel ce "Jean Augustine le balafré" (tout droit sorti de l'imagination de l'auteur) pour un coupable ?


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