samedi 2 juin 2012

Mes chères voisines de Marisa de los Santos


Editeur : Le livre de Poche
Parution : 01/06/2011
Traduction : Anouk Neuhoff
Nombre de pages : 540
Genre : Littérature américaine

L'auteure :


Marisa de los Santos est née à Baltimore, une ville située dans l'Etat du Maryland. Elle est titulaire d'un doctorat en littérature et enseigne actuellement à l'université du Delaware. Poète, elle a été récompensée par plusieurs prix littéraires. "Mes chères voisines" est son premier roman.

Quatrième de couverture :

Cornelia Brown en étonne plus d'un lorsqu'elle décide de quitter l'agitation de Manhattan pour s'installer dans une banlieue chic et tranquille avec son mari, Teo. Mais son nouveau lieu de vie lui réserve bien des surprises. Parmi les desperate housewives qui l'entourent, certaines, comme l'irréprochable Piper, sont loin des stéréotypes qu'elles semblent incarner. Car derrière ces existences en apparence si ordonnées se dissimulent bien des secrets. Où l'on voit que les banlieues résidentielles américaines ne se résument pas à leurs pelouses impeccables, à leurs parterres de fleurs soigneusement entretenus et aux barbecues entre voisins...

Mon avis :

"Pour les fans de Desperate Housewiwes et celles qui veulent de la chick lit intelligente." : j'avoue que présenté ainsi par le magazine "Elle" en quatrième de couverture, ce roman n'a pas manqué d'attirer mon attention malgré mon goût peu prononcé pour la chick lit.  Moi qui suis loin d'être fan du petit écran, j'avais plongé avec délice dans les aventures épiques de Bree et ses voisine de Wisteria Lane, ne ratant pas un épisode ! Je m'attendais donc à une lecture mêlant mystère et humour comme dans l'excellente série de Marc Cherry. Et bien pas du tout, et pour le coup, je suis restée sur ma faim, déçue et frustrée !

L'histoire relate les tribulations de Cornélia Brown. Lassée de Manhattan et de sa vie trépidante, elle décide d'emménager dans un pavillon de banlieue où elle espère bien mener une vie conforme à ses rêves de ménagère modèle et au passage se lier d'amitié avec de charmantes voisines avec qui elle pourra partager thé, recettes de vie et papotages. Mais, Cornélia va vite déchanter, car dans ce monde aseptisé, il semble qu'elle n'ait pas vraiment sa place et l'accueil qui lui est réservé à son arrivée est loin d'être aussi chaleureux que celui auquel elle aspirait ! Pas assez blonde, pas assez lisse, la langue bien déliée, il semble qu'elle n'ait pas le profil adéquat pour se fondre dans le moule de cette société ultra conservatrice. Ainsi, sa première confrontation avec son voisinage lors d'un dîner vire au véritable fiasco et remet en question ses rêves d'une vie dorée ! Elle va petit à petit découvrir des secrets bien gardés à l'abri des façades bien entretenues et des jardins verdoyants et découvrir que tout n'est pas si rose au pays des Barbies de banlieue...
 
Voici un roman qui se lit très facilement, trop même, et dans lequel, malgré quelques passages amusants, je n'ai pas retrouvé l'humour caustique qui faisait le sel de la célèbre série ! Sont abordés pêle-mêle des problèmes d'actualité comme les soucis rencontrés par les familles mono-parentales, la stérilité, les difficultés rencontrées par un  couple confronté au cancer, les problèmes d'intégration des enfants surdoués mal adaptés à la société, les troubles obsessionnels compulsifs... Malheureusement, tout cela est traité de manière très superficielle et j'aurais préféré de loin que l'auteure se penche sur l'un de ces thèmes et l'aborde avec plus de profondeur ! Pour ma part, ce roman trop plein de clichés et de verbiage inutile ne m'a rien apporté mis à part un moment de détente lors de la lecture. C'est un livre que je conseille éventuellement à la plage ou dans les transports en commun car il ne demande pas de gros efforts de concentration mais reste tout de même distrayant !

Un extrait :

"D'abord éblouissant, le sourire de Piper n'avait pas tarder à se figer tandis qu'elle m'examinait, son regard s'attardant quelques secondes de trop sur ma coupe archicourte. A voir son visage, il était évident qu'elle m'avait prise en grippe d'emblée. Je n'avais pas rencontré cette expression depuis le lycée, ou peut-être même avant. Mais sur le moment, je n'avais pas compris. J'avais pensé, le coeur vibrant d'espoir : ça commence. La communauté féminine, le filet de sécurité...
- Bonjour ! s'était-elle écriée d'un ton sec. Bienvenue dans le quartier.
Je m'étais levée avec empressement, frottant ma main d'une saleté répugnante, mais elle ne l'avait pas serrée, une réticence que je ne pouvais pas réellement lui reprocher.
- Salut, je m'appelle Cornelia Brown, et en général je suis plus propre que ça.
Je souris. Pas elle. Elle pencha la tête d'un côté, songeuse. Cornelia... Voilà un prénom qui change !
Qui change de quoi ? De Hephzibah ? Mais je gardai cette réflexion pour moi. Avec un soupir navré, j'acquiesçai :
- A qui le dites-vous...
- Nous sommes les Truitt, annonça-t-elle, bien qu'il n'y ait eu personne avec elle. Vos voisins d'en face. Je m'appelle Piper.
Piper. Pas très original comme prénom, mais je suis mal placée pour me moquer.
Salut, Piper.
- Je viens en mission de reconnaissance, expliqua-t-elle, les yeux pétillant d'une malice feinte.
- Comme c'est excitant ! Allez-y, reconnaissez, ne vous gênez pas.
- Les Paxton, qui habitaient ici avant vous, exerçaient des professions libérales, un couple sans enfants.
Elle avait prononcé les mots "professions libérales" comme elle aurait dit "pornographe".
- Je les ai rencontrés quand nous avons signé l'acte de vente. Ils avaient l'air adorables.
Piper eu un sourire pincé.
- Je ne saurais le dire. Mais nous espérions tous que les nouveaux acquéreurs seraient une vraie famille.
Me demandant qui elle entendait par "nous", je répondis "je vois" même si, en réalité, je ne voyais rien du tout.
- Alors ? fit Piper, attendant manifestement que je développe.
- Alors quoi ?
- Est-ce que vous et votre mari - du moins, je présume que l'homme que j'ai vu emménager avec vous est votre mari, glissa-t-elle avec un petit rire - avez des enfants ?
A cette question, un éclair de douleur avait traversé mon ventre. Après l'avoir posée, Piper balaya le jardin du regard, comme si elle me soupçonnait d'avoir caché mes enfants derrière un buisson ou dans un pot de fleurs.
- Non, il n'y a que moi et mon mari Teo.
J'avais failli ajouter "pour l'instant" avant d'y renoncer, craignant que ce ne soit au-dessus de mes forces.
- Ah bon,rien que vous deux.
A ce moment-là, Piper pencha à nouveau la tête pour me regarder d'un air compatissant et légèrement réprobateur, comme si j'avais une tache sur un chemisier ou une femme à barbe.
- C'est trop bête, dit-elle. Ce quartier est idéal pour les familles...
Abasourdie, je titubai en arrière et faillis m'affaler dans un hortensia moribond."


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