dimanche 22 janvier 2017

Comment te dire adieu ? D'Isabelle Larpent-Chadeyron






















Éditeur : Brandon et Compagnie
Parution : 01/08/2016
Nombre de pages : 120 (2 volumes)
Genre : littérature française

L'auteure : 





















Née en 1972 à Chamalières, Isabelle Larpent-Chadeyron est titulaire d'une licence de droit privé. Globe-trotteuse infatigable, elle a voyagé dans de nombreux pays.
Lauréate du Prix Arthur Rimbaud pour le recueil "Les cafés de Paris" en 1995 et  du Prix Hélène Jacques-Lerta organisé par le Cercle de poésie Amélie Murat en 2001, elle a remporté le prix 2011 du Noël des romanciers d'Auvergne avec son roman "Commérages et persiflages".

Quatrième de couverture : 

C’est l’histoire d’une fin de vie. L’histoire d’une mère, d’un fils. C’est l’histoire d’un enfant prodigue, de la mémoire qui revient par flots. C’est aussi l’absence, les liens d’un frère et d’une sœur, la perte d’un enfant, les traces oléagineuses d’un passé étouffant. Des souvenirs qui affluent lentement à la surface comme du lait qui monte.

Mon avis :

«Il me dit : "Ta mère est malade. Elle ne sera plus là dans quelques mois. Je sais que je ne lui survivrai pas."
Il n'ajouta rien.
Je le regardai.
Il avait vieilli.
Il gardait les yeux baissés.
Lorsque j'étais enfant, nous jouions aux cadavres exquis. Je réalisai tout à coup que ces cadavres, ce seraient eux : mon père, ma mère. Non pas des phrases ou des dessins pliés en bandes régulières mais des corps morts, tronçonnés par le temps. Par la grande faucheuse. Que bientôt je serais orphelin».

Enzo, la quarantaine, revient en France après un long exil en Angleterre. Une expatriation voulue, suite à une tragédie familiale qui a fait voler en éclats une famille heureuse. Le fils, devenu adulte, a préféré mettre de la distance entre lui et la souffrance difficilement supportable de ses parents qui n'arrivaient pas à faire le deuil de leur fille défunte, vivants au quotidien dans un climat délétère de nostalgie. C'est l'été, et la mère d'Enzo se meure d'une longue maladie. Démuni, le père de ce dernier le contacte, lui conseillant de les retrouver sans tarder. Avec le retour de ce fils déserteur renaît une multitude de souvenirs, des plus merveilleux aux plus éprouvants. La sensibilité de chacun va être soumise à rude épreuve. Affronter la mort d'un proche est une étape éminemment douloureuse, dont rares sont ceux qui peuvent se vanter d'en ressortir intact...

Découverte en 2015 avec son roman "Commérages et persiflages", je retrouve avec plaisir la plume de cette auteure qui me semble avoir gagné une belle maturité. Autobiographique ce récit ? Je ne sais pas. En tout cas, les mots d'Isabelle Larpent-Chadeyron semblent comme sortis de l'intérieur, comme accouchés dans la douleur, donnant du poids à ce récit. Roman au cadre profondément intimiste, d'autant plus qu'il est écrit à la première personne, l'auteure nous plonge en apnée dans l'intimité d'un homme qui affronte le deuil et nous livre ses blessures d'enfance et son innocence perdue. Poignant mais sans trémolos, voilà un récit incisif et remuant dont vous ne ressortirez pas indemne ! 

Découvrez également l'avis de Pascal, auteur et blogueur !



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3 commentaires:

  1. Merci Isabel Sey Rault-Verlet, ce que tu as écrit me va droit au coeur. Non, ce récit n'est pas autobiographique, mais la frontière est parfois si tenue entre le vécu et l'imaginaire, entre le passé et ce qui pourrait advenir, que tout ceci pourrait peut-être avoir existé quelque part... A moins que ce soit une projection dans un certain avenir...

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  2. Bluffant, tellement ce récit semble réel. On a l'impression que ça sort des tripes ! Un superbe texte sur la douleur engendrée par le deuil. Merci pour cette belle lecture !

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  3. Oui, un roman d'une très grande qualité. Aussi bien dans l'écriture que dans les sentiments exprimés. Félicitations encore à Isabelle.

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