mercredi 1 mai 2019

Vox de Christina Dalcher




















Éditeur : Nil
Parution : 07/03/2019
Nombre de pages : 430
Traduction : Michael Belano
Genre : littérature américaine

L'auteure : 














Christina Dalcher est docteure en linguistique, doctorat qu'elle a obtenu à l'Université de Georgetown. Elle a enseigné aux Etats-Unis, en Angleterre et aux Emirs arabes. Ses nouvelles ont été publiées dans une centaine de journaux à travers le monde. Son œuvre a été plusieurs fois sélectionnée par des prix littéraires, parmi lesquels le Bath Flash Award, le Best of the Net et le Pushcart. Elle enseigne la " micro-fiction " à l'université The Muse Writers Center à Norfolk, en Virginie. Après avoir vécu de nombreuses années à l'étranger, plus récemment au Sri Lanka, Christina Dalcher et son mari partagent désormais leur temps entre le sud des États-Unis et l'Italie, à Naples. Vox est son premier roman.

Quatrième de couverture :


Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de s'exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d'un groupe fondamentaliste, a décidé d'abattre la figure de la femme moderne. Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s'affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu'elle va découvrir alors qu'elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix...

Mon avis : 


« [...Le chapitre vingt-sept commençait par cette pépite tirée de l’Épître à Tite : « Donnez-leur de bonnes instructions afin d'apprendre aux jeunes femmes à ne pas être asservies aux excès de vin, à aimer leurs maris et leurs enfants, à être sensées, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises chacune à son propre mari. » L'idée générale du texte ressemblait à une espèce de cri de raliement, une main tendue vers les femmes plus âgées.
Il y avait des chapitres consacrés au féminisme et à sa déconstruction insidieuse des valeurs judéo-chrétiennes (ainsi que de la virilité), des recommandations destinées aux hommes à propos de leur rôle de mari et de père, des conseils pour les jeunes concernant le respect de leurs aînés. Chaque page exsudait le fondamentalisme d’extrême droite. »

Nous sommes aux Etats-Unis, dans un futur très proche. Le pays est désormais sous la coupe du Révérend Carl Corbin, un fondamentaliste chrétien bien décidé à remettre les brebis galeuses dans le droit chemin des saintes écritures. Les opposants au régime, les fornicateurs et les homosexuels sont détenus dans des camps de travaux forcés et muselés d'un compte-mots réglé sur zéro. Les militaires et la police de la fornication sont là pour étouffer dans l’œuf toute velléité de résistance ou de comportement jugé immoral.
Hier neuroscientifique reconnue par ses pairs, Jean McClellan est aujourd'hui interdite d'exercer son métier, cantonnée aux travaux ménagers et à son rôle d'épouse et de mère. Comme toutes ses congénères, cette dernière est équipée d'un "bracelet silenceur" (muni d'un compteur limité à cent mots pour vingt-quatre heures). En cas de dépassement du quota, la punition est une puissante décharge électrique qui lui ôtera toute envie de bavardage ! 
Résignée à son triste sort, Jean va entrevoir l'espoir d'échapper à sa condition de prisonnière quand le Révérend Carl Corbin lui propose un marché : si cette dernière trouve un remède pour guérir le frère du Président d'une aphasie de Wernicke, elle et sa fille Sonia seront momentanément libérées de leurs bracelets compte-mots. 
Mais qu'adviendra-t-il de Jean et de Sonia dès qu'elle aura trouvé le remède miracle ? Que cache cette alléchante proposition La scientifique va devoir faire travailler ses neurones à plein régime et faire le bon choix...

Dans la lignée de "La servante écarlate", Vox est une dystopie effrayante, décrivant une société dominée par le rigorisme moral et un patriarcat moyenâgeux. Narré à la première personne, ce récit dont le personnage principal est l'une des victimes de ce régime totalitaire antiféministe, est émaillé de flashbacks qui nous éclairent sur les événements qui ont permis la mise en place de cet état despotique, ainsi que sur les dangers que recèlent la passivité et l'erreur de penser que cela n'arrive qu'aux autres ! Cette inquiétante fiction aussi intelligente que dérangeante se lit d'une traite, combinant intrigue inventive et suspense parfaitement dosé. 
Attention à cette lecture, Vox risque fort de vous laisser muet de saisissement !



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