Editeur : Points
Parution : 04/10/2007
Traduction : Clément Baude
Nombre de pages : 565
Genre : Littérature américaine
L'auteur :
Irvin D. Yalom né à Washington en 1931 est professeur en psychiatrie à l’université de
Stanford, existentialiste et psychothérapeute. Il est l'auteur d’une dizaine de romans et d'essais,
dont "Et Nietzsche a pleuré" (1992), "La Méthode Schopenhauer" (2005), "Le Jardin d’Épicure, Regarder le Soleil en Face" (2008), "Dans le secret des miroirs" (2008) et "Le Problème Spinoza" (2012), parus aux éditions Galaade.
Quatrième de couverture :
Psychanalyste reconnu, Ernest Lash est en proie au doute : en se montrant plus
proche de ses patients ne parviendrait-il pas à de meilleurs résultats ? Quand
Carol Leftman, brillante et séduisante avocate, entre dans son cabinet, il met
en pratique sa nouvelle théorie. Mauvaise pioche : Carol, convaincue que son
mari l’a quittée sur les conseils dudit psychanalyste a décidé de le piéger…
Mon avis :
Et si on vous proposait une incursion dans la tête d'un psychanalyste et de ses patients ?
Une intrusion dans leurs pensées les plus inavouables, leurs noirs desseins et les perfidies qu'ils échafaudent ? Une vision de leurs pulsions, de leurs craintes, de leurs doutes et de leurs rancoeurs ?
C'est l'odyssée que nous propose Irvin D. Yalom, un voyage en eau trouble dans l'intimité de quelques personnages hauts en couleur, narrée de la manière la plus inattendue qui soit car l'auteur a choisi d'emprunter la voie d'un humour corrosif et ravageur !
Dans ce roman qui se déroule à l'époque contemporaine nous côtoyons une galerie de personnages particulièrement savoureux. Côté thérapeutes, nous avons un psychanalyste intègre qui lutte désespérément contre ses instincts primaires ainsi que son superviseur arriviste et cupide qui brigue la présidence de l'association psychanalytique internationale.
Côté patients, un joueur de poker malchanceux, une femme éconduite prête à tout pour assouvir ses pulsions de vengeance, un escroc de haut vol et un incapable qui a toujours vécu dans la dépendance à autrui (notamment aux crochets de sa femme) et qui décide de s'émanciper !
Ce qui va les réunir ? un divan et des mots... pour le meilleur comme pour le pire !
Tout ce petit monde va se croiser, que ce soit par hasard ou par pure préméditation, s'allonger sur le divan et s'épancher, la cure peut commencer ! Entre association libre, transfert et contre-transfert, chacun va se livrer à sa manière, en toute sincérité pour certains et dans la duplicité pour d'autres. Cependant, entre lapsus et actes manqués, les imposteurs vont vite réaliser qu'il n'est pas si facile de tricher avec les autres et surtout avec soi-même ! Les scènes cocasses se succèdent et les personnages sont truculents à souhait (je verrais bien Woody Allen endosser le costume du Dr Marshal Streider, un des principaux protagonistes), mais par-delà la farce, force est de constater qu'Irvin D. Yalom n'est pas des plus cléments avec ce milieu qu'il connait bien, n'hésitant pas un instant à bousculer quelques idées reçues !
Un extrait :Ce qui va les réunir ? un divan et des mots... pour le meilleur comme pour le pire !
Tout ce petit monde va se croiser, que ce soit par hasard ou par pure préméditation, s'allonger sur le divan et s'épancher, la cure peut commencer ! Entre association libre, transfert et contre-transfert, chacun va se livrer à sa manière, en toute sincérité pour certains et dans la duplicité pour d'autres. Cependant, entre lapsus et actes manqués, les imposteurs vont vite réaliser qu'il n'est pas si facile de tricher avec les autres et surtout avec soi-même ! Les scènes cocasses se succèdent et les personnages sont truculents à souhait (je verrais bien Woody Allen endosser le costume du Dr Marshal Streider, un des principaux protagonistes), mais par-delà la farce, force est de constater qu'Irvin D. Yalom n'est pas des plus cléments avec ce milieu qu'il connait bien, n'hésitant pas un instant à bousculer quelques idées reçues !
Malgré une fin un peu convenue, j'ai dévoré ce pavé aussi divertissant qu'intelligent et dont l'atout majeur réside avant tout dans les dialogues savoureux, l'enchaînement des situations truculentes et la psychologie fouillée des personnages. L'auteur ne nous épargne rien sur les failles et les travers de ses patients ou même de ses confrères : querelles de clocher et rivalités entre thérapeutes, trahisons, compromissions et mesquineries. Le message est clair : n'oubliez jamais que le psychanalyste est avant tout un homme comme les autres, loin d'être le pilier inébranlable que l'on pourrait imaginer à tort. De ce fait, il peut lui aussi comme chacun d'entre nous, basculer à tout moment et être piégé par ses propres faiblesses, que ce soit par concupiscence, appât du gain ou soif de pouvoir et de reconnaissance !
Au final, un roman jubilatoire écrit par un psychothérapeute qui ne se gêne pas pour donner quelques coups de griffes acérés aux analystes comme à leurs patients ! Vous avez envie de vous divertir ? n'hésitez pas à faire un tour sur le divan d'Irvin D. Yalom, je vous promets un délassement des plus réjouissants !
Au final, un roman jubilatoire écrit par un psychothérapeute qui ne se gêne pas pour donner quelques coups de griffes acérés aux analystes comme à leurs patients ! Vous avez envie de vous divertir ? n'hésitez pas à faire un tour sur le divan d'Irvin D. Yalom, je vous promets un délassement des plus réjouissants !
"Cette tempête sous un crâne n'était qu'un léger nuage comparée à l'ouragan qui commençait à se déchaîner autour de son rôle dans l'exclusion de Seth Pande de l'institut. Art Bookert, éminent chroniqueur et humoriste, était en effet tombé sur l'annonce parue dans le San Francisco Chronicle (« Adieu Ford, Toyota, Chevrolet ; les psy rappellent leurs produits ») et avait publié un article satirique prédisant que les psy ouvriraient bientôt des bureaux dans les garage automobiles, dans lesquels, au cours de séances marathon, ils traiteraient les patients qui attendent que leur voiture soit réparée. Grâce à ce nouveau partenariat, poursuivait-il, les psy et les garagistes proposeraient une garantie commune sur cinq ans, prenant en charge à la fois les freins et le contrôle des pulsions, le système d'allumage et l'affirmation de soi, la lubrification automatique et les mécanismes de relaxation, la colonne de direction et la maîtrise de l'humeur, le pot d'échappement et l'apaisement du système gastrique, enfin l'arbre de transmission et le priapisme.
L'article de Bookert, intitulé « Henry Ford et Sigmund Freud décident de fusionner », parut en première page du New York Times et de l'International Herald Tribune."
J'ai cet auteur dans ma PAL mais avec un autre titre. Si c'est du même style, il va me plaire
RépondreSupprimerj'ai beaucoup apprécié "Mensonges sur le divan", mais si je devais citer le roman qui m'a le plus marqué chez cet auteur, ce serait sans conteste "Et Nietzsche a pleuré" !
RépondreSupprimerJ'ai découvert cet auteur il y a peu et apprécié aussi son érudition qu'il fait passer sur le mode d'un humour très particulier.
RépondreSupprimerUn art qu'il maîtrise à la perfection, pour notre plus grand bonheur !
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