Éditeur : Éditions Olivier Morattel
Parution : 17/09/2022
Nombre de pages : 70
Genre : poésie
Parution : 17/09/2022
Nombre de pages : 70
Genre : poésie
L'auteur :
Quentin Mouron est un écrivain canado-suisse né à Lausanne en 1989.
Il est l'auteur de plusieurs romans : "Au point d'effusion des égouts"(2011) qui rencontre un accueil très favorable en Suisse francophone, "Notre-Dame-de-la-Merci" (2012), "Trois gouttes de sang et un nuage de coke" (2015) paru aux éditions de la Grande Ourse ainsi qu'en version poche chez 10/18, Vesoul, le 7 janvier 2015 (2019), Jean Lorrain ou l'impossible fuite hors du monde (2020) et Pourquoi je suis communiste (2022).
Quatrième de couverture :
La Haine des oiseaux est le neuvième ouvrage écrit par Quentin Mouron qui poursuit, avec cet ouvrage lyrique, politique et très contemporain, son aventure d'écrivain de grande qualité. Ce recueil de poèmes, est le deuxième volet d'une trilogie poétique, commencée avec Pourquoi je suis communiste. Si le premier recueil explorait les différents états amoureux en les plongeant dans la réalité brute de la lutte et du travail, faisant ainsi dialoguer ces trois dimensions fondamentales de l'existence humaine, La Haine des oiseaux se propose d'utiliser le médium poétique à rebours de sa fonction traditionnelle, en le frottant à l'actualité la plus crue – pour ne pas dire la plus cruelle. Mouron poursuit son exploration aux limites du genre et s'impose comme l'un des poètes les plus intriguant et les plus excitants du moment. Comme l'écrit l'auteur lui-même : " Il n'y a de poésie véritable que lorsque l'on a accepté la souillure des hommes et la souillure du temps. " Ou encore : " La poésie s'écrit toujours avec un p minuscule. La majuscule est l'autre nom du mensonge. " Il y est question de la guerre qui hante actuellement l'Europe, mais aussi de l'inflation, de la hausse du prix de l'essence, de la propagande russe, des réseaux sociaux, de l'aliénation sous toutes ses formes, du harcèlement de rue, des influenceuses et des influenceurs, de tout ce qui tisse la trame de notre monde. Mouron, à travers ces nouveaux poèmes à la structure audacieuse, à la fois libres et construits, propose une lecture engagée de notre modernité – une lecture qui, loin de placer le poète dans une tour d'ivoire, le convoque au contraire dans la boue sanglante où ses semblables se débattent. "
Mon avis :
Après Pourquoi je suis communiste, un ouvrage du même éditeur paru cette année en mars, La haine des oiseaux est le second volet d'une trilogie entamée par l'auteur canado-suisse Quentin Mouron.
L'auteur nous livre un recueil de textes poétiques qui se veut au plus près de l'actualité brûlante du moment. Des mots qui font écho à nos maux : les répercussions du conflit en Ukraine, l'inflation galopante, la hausse du prix des carburants :
[…] Le prix de l'essence
Augmente
Tu ris
Dans le matin
Obscur
Tu ris
Sous les tapis
De bombes
Tu ris
L'essence bondit
Tu danses
Les chars
Avancent
Tu brilles
Dans le matin
Obscur
Tu brilles
Dans le désastre
Tu chantes
Les chars
Avancent
Tu danses
Tout augmente
Le blé
Le riz
Le gaz
L'essence. […]
ou encore, le street harassment si difficile à endiguer, dans un poème au titre évocateur (Le théâtre de la cruauté) :
Tu avances
Prudemment
Dans les rues
Sans lueur
Les buveurs sifflent
Ils demandent ton Insta
Ils se frottent le ventre
Et forment derrière toi
Une traîne animale
Ils disent
On te mangera
Comme
un taco rempli d'huile
Et de sauce marocaine
Tu avances
La peur est un rideau de pluie froide
La nuit ruissèle de paroles vides
Et insensées
Les buveurs forment une traîne
Sanglante
Ils disent
On te mangera
Comme
un dürüm au trois viandes
Fourré de frites […]
Parce que l'auteur, contrairement à Platon, aimerait réintégrer le poète engagé dans la Cité, il choisit délibérément de mêler les souillures du monde aux chants des oiseaux. Dans cette optique et en toute liberté, Quentin Mouron nous offre un recueil ancré dans la réalité, aussi féroce qu'émouvant.
Entre humour caustique et tragédie, cet ouvrage qui aborde crûment nos préoccupations actuelles ne peut qu'interpeller les quidams que nous sommes !
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