Editeur : Actes Sud
Traduction: Marianne Millon
Parution : 05/09/2003
Nombre de pages : 550
Genre : Littérature hispanique
L'auteur :
José Carlos Somoza est né à La Havane en 1959, il publie son premier roman en 1994 et abandonne sa carrière de psychiatre. La traduction anglaise de La Caverne des idées lui permet d'être distingué par le Gold Dagger Prize en 2002. Les romans de José Carlos Somoza connaissent aujourd'hui une renommée internationale. Son dernier roman, La clé de l'abîme, est paru en 2009 aux éditions Actes Sud.
Quatrième de couverture :
2006. Dans ce futur dangereusement proche, la représentation des corps ne fait plus recette au sein du marché de l'art, qui cote désormais des toiles humaines. Signées par de grands maîtres, elles sont louées, vendues, manipulées, livrées à tous les regards, à tous les fantasmes. Clara est modèle. Elle rêve d'être peinte par le dieu de "l'art hyperdramatique" : Bruno Van Tysch. Mais, tandis que la jeune toile est apprêtée dans un pavillon isolé des abords d'Amsterdam, la Fondation Van Tysch est en émoi. Une œuvre de grande valeur a été dérobée et détruite par un mystérieux meurtrier qui officie suivant des rites affreusement artistiques. A la manière de Rembrandt, José Carlos Somoza dépeint de violents clairs-obscurs : les déviances de l'art font écho aux dérives de nos sociétés et conduisent chacun à mesurer le prix du beau à l'aune de la valeur du vivant.
Mon avis :
Ce livre reste une de mes meilleures lectures et il a une place privilégiée dans ma bibliothèque, j'en suis d'ailleurs à ma deuxième lecture et je pense le relire très prochainement. Comme le dit si bien Milan Kundera : « … comme une grande musique qu'on peut réécouter sans fin, les grands romans eux aussi sont faits pour des lectures répétées …»
L'histoire se déroule dans un futur très proche ou Clara rêve de devenir le “chef-d'œuvre” du célèbre Bruno Van Tysch, sorte de gourou tout puissant qui fait la pluie et le beau temps dans le monde de l'art. Son domaine : "l'art hyperdramatique", ou la toile n'est plus un support inerte mais bien un être humain qui est apprêté, peint, manipulé, étiqueté vendu et exposé comme un simple objet. Les moins chanceux se louent au plus offrant, comme simples objets décoratifs, ils peuvent être tour à tour une lampe, une table, un plateau de Marooder et bien d'autres choses, selon la demande !
L'histoire se déroule dans un futur très proche ou Clara rêve de devenir le “chef-d'œuvre” du célèbre Bruno Van Tysch, sorte de gourou tout puissant qui fait la pluie et le beau temps dans le monde de l'art. Son domaine : "l'art hyperdramatique", ou la toile n'est plus un support inerte mais bien un être humain qui est apprêté, peint, manipulé, étiqueté vendu et exposé comme un simple objet. Les moins chanceux se louent au plus offrant, comme simples objets décoratifs, ils peuvent être tour à tour une lampe, une table, un plateau de Marooder et bien d'autres choses, selon la demande !
Ce livre, violente critique de l'art contemporain nous fait réfléchir sur la valeur de l'être humain, les dérives de la société de consommation, mais c'est aussi un excellent polar que vous ne pourrez plus lâcher, une fois ouvert. Un mystérieux tueur s'en prend aux toiles du maître, il a décidé de les détruire les unes après les autres. Lothar Bosch, un ancien policier, est recruté par la fondation Van Tysch, afin de retrouver le meurtrier, une course contre la montre est engagée, car bientôt, doit se tenir à Amsterdam la rétrospective Rembrandt, et les tableaux sont en danger !
Je ne vous en dit pas plus pour ménager le suspens, je vous invite à le lire si le sujet vous interpelle, tout en vous précisant que c'est une lecture dure, sans concessions, qui peut heurter certaines âmes sensibles, si c'est votre cas, passez votre chemin !
Un extrait :
«Tu connais le problème Lothar ? Aujourd'hui tout ce qui est précieux est éphémère. C'est-a-dire qu'à une autre époque la solidité et la durée constituaient des valeurs en soi : un sarcophage, une statue, un temple ou une toile. Mais actuellement, tout ce qui a un prix se consomme, s'use, s'éteint, que l'on parle ressources naturelles, drogues, espèces protégées ou art. Nous sommes passés par une phase préalable dans laquelle les produits rares avaient plus de valeur parce qu'ils devenaient rares. C'était logique. Mais quelle en a été la conséquence ? Qu'aujourd'hui, pour que les choses aient d'avantage de valeur, elles doivent être rares. Nous avons inversé la cause et l'effet. Aujourd'hui nous raisonnons ainsi : les bonnes choses n'abondent pas. Faisons donc en sorte que les mauvaises choses n'abondent pas, et elles deviendront bonnes.»
… Quand la fiction rejoint la réalité :
Je vous invite à jeter un coup d'oeil sur le site d'Emma Hack, une artiste australienne :
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