mardi 3 janvier 2012

A la verticale des enfers de Fabio M.Mitchelli

 
Editeur : Ex Aequo
Parution : 15/11/2011
Nombre de pages : 125
Genre : Thriller fantastique

L'auteur :

Fabio M. Mitchelli est né le 30 septembre 1973, à Vienne en Isère. Après avoir suivi un cursus jazz à L’A.I.M.R.A. (Association pour l'information musicale Rhône-Alpes), à Lyon, il évoluera sur la scène musicale pendant près de dix ans en tant que saxophoniste. Il se consacre aujourd'hui à l'écriture de thrillers fantastiques. En 2011 paraissent "La verticale du fou," son premier roman, suivi très rapidement de Tueurs au sommet, en mars 2011, publiés tous deux aux éditions Ex Æquo.

Quatrième de couverture :

Six mois après le terrible drame de la mort de Clarisse, Chris Lanzmann, Lieutenant de police à la criminelle, met fin à ses jours en se jetant du haut des trente mètres de son immeuble. Hébété, au moment de l'impact de son corps sur le trottoir, le jeune flic aperçoit des corps humains, flottants à quelques mètres du sol. Lanzmann ne comprend pas la symbolique de cette vision, encore moins la raison pour laquelle il possède toujours sa conscience... Sohan Ordell, le flic chargé de l'enquête de vérification concernant le suicide de Chris Lanzmann, décèle alors avec l'aide du jeune médium Melvin Meideiros, que l'ex amant de Clarisse n avait pas les mains aussi propres qu on le disait. Peu à peu, les enquêteurs découvrent que l'investigation les rapproche ostensiblement d une effroyable affaire : les corps de plusieurs jeunes femmes sont retrouvés horriblement mutilés, dans une représentation cauchemardesque du Vitruve de Léonard de Vinci. Qui sont ces êtres avec lesquels Lanzmann communique ? De quoi l ex-flic était-il coupable ? Qui est l étrange gérant de la boutique du Papillon Noir ? Un infernal jeu de piste les mènera tous aux confins du physique, à mi-chemin entre le réel, le cauchemar et la folie...

Nous retrouvons dans ce second volet de la trilogie des Verticales les personnages rencontrés dans La verticale du fou ; mais nous les retrouvons sous un angle auquel nous n'étions pas préparés ; et c'est bien là que doit résider le talent d'un auteur : surprendre ses lecteurs et se renouveler sans se renier lui-même. Fabio M. Mitchelli réussit cette fois encore la performance de nous emmener là où ne serions pas allés de nous-mêmes, au seuil de mystères sur lesquels il jette une lumière nouvelle. Dans ce deuxième opus il inverse l'angle sous lequel nous envisageons la mort, car après tout, tout ce que nous en savons fait encore partie de la vie... mais jusqu'à quel moment ? Dans A la verticale des enfers l'auteur nous transpose dans une contre-plongée à l'issue de laquelle vous ne regarderez plus certaines choses sous le même angle, je vous le promets. 

Laurence Schwalm, Directrice des éditions Ex Aequo.

Mon avis :

 J'étais curieuse de savoir ce que pourrait donner la suite de "La verticale du fou" lu il y a quelque mois de cela. Cette lecture m'a confortée dans l'impression favorable que j'avais eu lors de la lecture de la première novella de l'auteur.
Avec cette suite, Fabio M. Mitchelli nous fait plonger en apnée dans les abysses de l'âme humaine avec  un terrifiant mélange de fantastique et de noirceur pure.  Le récit débute sur le suicide de Chris Lanzmann, l'amant de Clarisse, un des personnages clés de la  "La verticale du Fou".
Sohan Ordell, flic désabusé va mener l'enquête sur cette mort mystérieuse avec l'aide d'un jeune médium, Melvin Meideiros. Un meurtrier en série thanatophile et d'inquiétants tueurs à gages venus de l'est viennent également étoffer sa galerie de personnages. Le récit est moins introspectif et comporte plus de scènes d'actions que dans le précédent :

"...Isaak Kavarov restait le plus persuasif de tous les exécutants, à cette époque. Lorsqu'il devait faire parler un indic ou dissuader une cible de passer à la caisse, il la torturait en lui coupant tout d'abord les mains et ensuite, s'il jugeait qu'il n'y avait rien de bon à en tirer, il découpait entièremment sa victime au rasoir après l'avoir laissé horriblement souffrir. Je me souviens que ma femme m'avait confié qu'on le craignait énormément, qu'on comparait son frère au diable personnifié, qu'on le surnommait même le boucher de Stalingrad ..."

On pourrait qualifier l'écriture de l'auteur de cinématographique, les chapitres se déclinent en seize mouvements, pour nous donner une partition des plus sombres, palette mêlant le rouge sombre et le noir d'encre.
Un voyage littéraire qui vous ouvrira les portes du purgatoire et qui vous parlera aussi de rédemption ! Les âmes suppliciées des personnages de l'auteur auront-elles une chance de rachat ? Je vous laisse le soin de le découvrir en vous invitant à faire une incursion dans l'univers torturé de Fabio M. Mitchelli !

Un extrait :

"Ordell s'approcha encore un peu, passa sa main sur le graphisme qui avait été exécuté à l'aide d'un marqueur indélébile, puis recula un peu,comme pour considérer une oeuvre d'art qu'il n'arrivait pas à interpréter. L'oeuvre était dense. Complexe. Peu à peu, Ordel décrypta l'étrange dessin. Il semblait apparaître au coeur de la fresque, comme une spire vertigineuse qui vous forçait à plonger au centre du bouillon d'encre noire, une espèce de scène cataclysmique représentée par un sol qui s'ouvrait sur les entrailles de la terre, un espèce de scène de fin du monde. C'était comme s'il s'agissait d'une représentation orgiaque de l'enfer, la célébration de toute une humanité damnée. Dans la confusion hétéroclite des traits tirés avec talent apparaissaient des démons ailés, des condors, des oiseaux de proie gigantesques, démesurés. Partout, en périphérie des vautours géants qui tournoyaient, apparaissait une multitude de corps humains suspendus dans la plus absolue des verticalités, ratachés au monde réel par un simple filin d'argent, le lien vital et précieux de l'existence humaine. Ces êtres se trouvaient au-dessus d'un gouffre au gigantisme effarant, au fond duquel attendaient avec impatiente des hordes de chiens anthropophages, geignant, hurlant pour que leur soit enfin délivrée cette douche de viande humaine."

 
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4 commentaires:

  1. Je suis en train de lire "La verticale du fou" et j'ai déjà hâte de lire la suite !

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  2. Je viens de lire les deux opus... comment dire?
    je suis encore sous le choc! un vrai frisson littéraire, une ambiance glaciale! du jamais vu, du jamais lu! bravo. merci pour cette découverte.

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  3. Plaisir partagé ! Finalement la littérature française se porte bien, contrairement à ce que l'on veut nous faire croire ! Donc les amis, je vous encourage vivement à lire nos auteurs de l'hexagone ... des pépites se cachent sous la cendre ...

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  4. Complétement d'accord avec toi, Isabel, nos jeunes auteurs français ont beaucoup de talent...Et Fabio M. Mitchelli en est un très bel exemple.

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