Parution : 4 février 2015
Traduction : Héloïse Esquié
Nombre de pages : 334
Genre : Littérature américaine
L'auteure :
Alissa Nutting est professeur à l'université de John Carroll dans l'Ohio. Prédatrice est don premier roman (première parution en France chez Sonatine, 2014).
Quatrième de couverture :
Celeste Price, 26 ans, est professeur dans un lycée de la banlieue de Tampa, en Floride. Elle est mariée à Ford, un flic séduisant, dont les parents sont pleins aux as. Ils forment un couple parfait, du moins en apparence. Car Celeste a un secret : elle n’aime que les adolescents. Poussée par cette passion, elle décide de séduire un de ses élèves et entre ainsi dans un engrenage infernal aux conséquences terribles. Avec ce portrait à la première personne d'une femme qui entend rester libre de ses désirs, même les plus pervers, l'auteur prend le lecteur au piège entre l'empathie naturelle qu'il éprouve pour la narratrice et les actes irrépressibles de celle-ci. Alissa Nutting nous offre un roman dérangeant qui a déclenché une véritable polémique lors de sa sortie aux États-Unis.
Nutting braque nos yeux sur une société et son rapport dérangeant à la beauté féminine. San Francisco Chronicle.
Aussi fascinant que troublant. New York Magazine.
Personne ne devra savoir à quel point vous avez aimé ce livre ! David Vann, auteur du best-seller Sukkawan Island.
Mon avis :
Il était une fois une jeune, belle et innocente jeune femme nommée Celeste qui épousa son prince. Pendant que sa douce enseignait la littérature à ces chères têtes blondes, Monsieur faisait régner l'ordre dans une belle province ensoleillée de la Floride. Un couple envié de tous et qui n'attendait plus que leur union soit couronnée par l'arrivée d'une nuée d'enfants... Voilà pour épater la galerie, car dans ce roman d'Alissa Nutting, la réalité est tout autre et prend une teinte beaucoup plus sombre. Alors, si vous êtes amateurs des contes de Charles Perrault, il serait plus sage pour vous de zapper ce bouquin !
Touche rewind, on rembobine depuis le début. Celeste Price, dont la plastique est aussi irréprochable que son âme est perverse et imperméable à l'empathie, n'aime qu'elle-même et entretient avec ardeur son beau minois à coup de crèmes de beauté au caviar et séances de LED. C'est qu'elle a intérêt d'assurer Celeste, car l'enseignante n'aime que croquer des fruits verts, ne vivant que pour pervertir les jeunes garçons auxquels elle enseigne les subtilités de la littérature. Son beau trentenaire de mari qu'elle n'a épousé que pour son portefeuille richement garni la révulse, ce dernier étant l'antithèse de ce qu'elle aime, avec sa virilité assumée et ses muscles. Alors, quand monsieur se montre un peu trop empressé, elle l'assomme à coup de verres de vin piégés aux barbituriques. Celeste, habituée aux remplacements, se voit intégrer un nouveau lycée pour l'année. Cette dernière qui ne peut lutter contre ses vils penchants, découvre avec bonheur un vivier de choix pour alimenter ses féroces appétits. Elle va séduire l'un de ses jeunes élèves... Mais même la Mante religieuse la plus rusée a ses failles, et le piège (fatal) va se refermer sur elle !
Voilà un roman qui sort des sentiers battus. Cru et impertinent à l'extrême, on comprend aisément que ce livre ait pu choquer l'Amérique puritaine, malgré l'humour ravageur de l'auteure qui vient contrebalancer et atténuer son côté sombre. Dans la plupart des romans noirs, les pervers et les psychopathes sont souvent illustrés par des hommes dont les femmes sont les innocentes victimes. Alissa Nutting vient bouleverser cette tendance en nous livrant le personnage de Celeste Price qui s'avère abject, cruel et sans états d'âme. Une Barbie qui carbure uniquement aux phéromones et pour qui le summum de l'indécence est de recevoir une carte de Saint-Valentin décorée de petits cœurs.
Alors proie ou prédateur ? Méfiez-vous des apparences, car elles sont parfois trompeuses ! Prix d'excellence pour Miss Nutting. Une lecture... Céleste !
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