Éditeur : Stock
Parution : 20/01/2016
Nombre de pages : 322
Genre : littérature française
L'auteure :
Née en Touraine, Aude Lechrist est journaliste et romancière. Son premier roman "Un corps de femme" est paru en 2014 chez l’Éditeur.
Quatrième de couverture :
Pour Christian Dior, pour l’excentrique Jacques Fath et la maison Lanvin, elle a défilé. C’est la fin de la Seconde Guerre, la haute couture est en plein essor.
Freddy raconte les défilés, l’euphorie des coulisses, les coupes de cheveux à la garçonne, les liaisons amoureuses. Avec sa bande d’amies mannequins, Bettina, Praline, Lucky, Patricia, elle va conquérir le monde. Jusqu’à ce que la tragédie les rattrape.
Se dessine l’autre visage de Freddy, son identité dans un Paris nocturne, encouragée par Marlene Dietrich qu’elle a connue toute jeune.
Partant de la vie d’une femme qui fut assez célèbre pour publier ses mémoires, Aude Lechrist allie imagination et style pour combler les intermittences de ce destin singulier. Un roman intime et rythmé, à l’image de ces jeunes femmes qui brillent, aiment et font rêver.
"- Ça me rend heureux, Freddy, vous permettez que je conserve ce nom ?
- Je crois que je n'ai plus besoin de Frédé.
- Nous dissimulons nos tourments et vous, vous en faites des succès !
- C'est une consolation, mais j'aurais aimé ne jamais perdre de vue mon identité.
- Est-ce seulement possible ? Nous avons besoin de perdre pour assimiler."
Mannequin vedette, mannequin volant, Freddy n'a pas plus d'attaches qu'un moineau. Elle virevolte de cabines en défilés, de défilés en voyages, de voyages en cocktails. De Christian Dior à Jacques Fath, de Lanvin à Balmain, les couturiers tendances de l'après-guerre lui ouvrent leurs bras. Avec ses copines Praline, Bettina, Capucine et Lucky, Freddy sera source d'inspiration pour nombre de jeunes femmes éprises de beauté et de liberté, à une époque pas si lointaine où le mariage représentait encore l'une des institutions sociales les plus importantes. Freddy la scandaleuse sera d'ailleurs reniée par sa famille de diplomates, trouvant le soutien de Marlène Dietrich dans sa volonté d'émancipation.
Cette oeuvre de fiction (inspirée de faits réels) retrace la vie d'une femme indépendante et rebelle, un diamant brut à deux facettes oscillant entre la belle de jour et l'oiseau de nuit.
Une écorchée vive peut-elle un jour trouver l'apaisement ?
Ecrit à la première personne, ce roman inspiré des mémoires d'un mannequin célèbre de l'après-guerre ("Dans les coulisses de la haute couture parisienne, souvenirs d'un mannequin-vedette", propos de Freddy recueillis par Jean Carlier, Flammarion, 1956) retrace la vie de Marie-Josée alias Freddy, agent double au service de la mode et de la résistance.
Un roman en trois parties inégales, qui pourraient s'intituler : "Freddy le jour", "Frédé by night" et la "réconciliation".
Si la première partie, retraçant le quotidien du mannequin vedette (et courant sur 219 pages) m'a parue un peu longue car elle manque de nerf, je me suis régalée des deux dernières, notamment de la seconde qui nous livre les pans cachés de la vie nocturne et interlope d'une Frédé cachant ses fêlures sous le tombé parfait d'un smoking.
Vies trépidantes, femmes-paillettes qui pensent et puis s'oublient entre deux défilés et sous le flash crépitant des photographes, "Une allure impeccable" nous plonge dans le monde bruissant de vie et de créativité du mannequinat d'après-guerre. Un lieu où les rires et les coupes de champagnes s'entrechoquaient dans un même élan et une même euphorie, reflétant la liesse d'un peuple libéré !
Un extrait :
"Il y a toujours un moment où l'on s'étonne des affres dans lesquelles on s'est plongé, du mythe que l'on a édifié. On est embarrassé. Et puis après tout... Plus il y a de rencontres, de désir, de sensualité cérébrale, plus on se détache de cet éblouissement initial. Je suis attendrie par ceux qui acceptent d'être traversés par ces incertitudes, il faut de l'audace pour vaciller, se laisser emporter. Sans cela, la vie ressemblerait à une errance dans une ville détruite par un tremblement de terre. Les âmes enterrées, les âmes étouffées et qui attendent depuis des millénaires d'êtres sauvées. Moi j'aime cette chute, tomber amoureuse, comme le vol d'une plume duveteuse, on lâche prise, on se moque de ne pas être rattrapée."
Merci aux éditions "Stock" et à "Babelio" pour cette découverte.
Un extrait :
"Il y a toujours un moment où l'on s'étonne des affres dans lesquelles on s'est plongé, du mythe que l'on a édifié. On est embarrassé. Et puis après tout... Plus il y a de rencontres, de désir, de sensualité cérébrale, plus on se détache de cet éblouissement initial. Je suis attendrie par ceux qui acceptent d'être traversés par ces incertitudes, il faut de l'audace pour vaciller, se laisser emporter. Sans cela, la vie ressemblerait à une errance dans une ville détruite par un tremblement de terre. Les âmes enterrées, les âmes étouffées et qui attendent depuis des millénaires d'êtres sauvées. Moi j'aime cette chute, tomber amoureuse, comme le vol d'une plume duveteuse, on lâche prise, on se moque de ne pas être rattrapée."
Merci aux éditions "Stock" et à "Babelio" pour cette découverte.
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