dimanche 11 avril 2021

Dehors ne veut plus de nous de Roger Aïm

 













Éditeur : Domens
Parution : 04/09/2020
Nombre de pages : 90
Genre : littérature française, poésie.

L'auteur : 
















Roger Aïm, ingénieur, né à Oran en 1952, passionné de littérature, consacre désormais son temps à l’écriture. Il est l'auteur d'ouvrages universitaires, d’un essai historique, Filippo Brunelleschi, Le Dôme de Florence, paradigme du projet (Editions Hermann, 2010), d’un roman, Un jour entre les autres (Portaparole, 2011), d’une biographie Julien Gracq, 3 rue du Grenier à Sel (Portaparole, 2012) traduit en italien Julien Gracq, L’ultimo dei classici (Portaparole, 2014), d'un recueil de poèmes en prose Cent petits écrits (Portaparole, 2014), d’une biographie Aloysius Bertrand – Epopée de son grand œuvre : Gaspard de la nuit (Du Lérot, éditeur, 2014) et d'Histoire d'un refus (Editions La Simarre, 2020).

Quatrième de couverture : 

Dehors, le large azur envahit un ciel de gloire, les pruniers en fleurs réjouissent les prés, les bouquets de giroflées et de campanules colorent les pierres. Le printemps nous tend la main, nous tente, mais c’est un triste beau temps, dehors ne veut plus de nous.

Mon avis : 

Rédigé à partir de la mi-mars 2020, ce journal de bord poétique de confinement égrène les jours qui passent par petites touches nostalgiques, réalistes, mélancoliques et parfois teintées de révolte intérieure contre une situation sanitaire inédite que l'auteur de ces lignes découvre, partagé entre la tristesse, la stupeur et l'effroi :

« 5 avril - jour 20
   Nouvelle vie

Je tourne la cuillère dans mon café en y mélangeant mes pensées  d'avant. Cette halte anormale du temps pèse maintenant aux épaules. Il faut désormais habiter cet isolement comme une vie de tous les jours. »

A certains moments, faisant fi de la morosité, la beauté s'invite entre  ces pages, chassant momentanément la grisaille : 

« 9 mai -jour 54
   La Gorghette

Des nuages, une éclaircie, le ciel hésite. Dans le lointain d'un champ criblé de pâquerettes blanches et roses, un cyprès. Je le rejoins, fais quelques pas, et dans le contrebas, à l'écart de tout, une immense étendue violette d'iris sauvages s'offre comme un secret. Je reste un long moment attentif. Ensorcelante beauté. »

Dans la contemplation silencieuse de la ronde incertaine des souvenirs et des jours qui passent, parfois passagèrement troublés par un chant d'oiseau, l'auteur s'évade et s'oxygène également par la lecture :

« 18 avril - jour 33
    Littérature

Je voyage autour de ma chambre, hésite entre Le désert des Tartares, Le rivage des Syrtes ou Un balcon en forêt pour interroger l'attente. »

Antidote contre l'immobilité, la littérature permet au lecteur de traverser les océans ou de respirer l'air pur des sommets. Comme le disait si justement Roland Barthes : « La littérature ne permet pas de marcher, mais elle permet de respirer. » 

Nous sommes aujourd'hui en avril 2021, et comme l'année passée, le confinement est de retour dans nos vies, le temps que trépasse ce terrifiant virus qui a déboussolé nos habitudes et terrassé nos existences. 
En attendant que les maux s'apaisent, savourons la beauté des mots du poète qui viennent réconforter le lecteur égaré dans un présent brouillé par l'incertitude. Patientons. Le temps que dehors veuille de nous… à nouveau !





Merci à Roger Aïm.

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