mardi 12 juillet 2011

Pieds nus sur les limaces de Fabienne Berthaud

Éditeur : Points
Parution : 12/11/2010
Nombre de pages : 157
Genre : Littérature Française


L'auteure :


Fabienne Berthaud née à Gap, est romancière, photographe, scénariste et réalisatrice. Auteure de plusieurs ouvrages, elle a écrit "Mal partout" (Seuil, 2004), "Moi par exemple" (Fleuve noir, 1999) et "Cafards" (Albin Michel, 1994). Son roman "Pieds nus sur les limaces" est paru aux éditions du Seuil en 2004. Un film issu de l'ouvrage (réalisé par Fabienne Berthaud elle-même) a pour actrices principales Diane Kruger et Ludivine Sagnier. Il est sorti en salles en décembre 2010.
 
 
Quatrième de couverture :


Lily ne fait que des bêtises : dépecer de petits animaux, insulter les gens, coucher avec n'importe qui. Lily est étrange, sa famille aussi. Sauf Clara, douce et raisonnable, qui s'est sacrifiée pour la folie des autres. Aujourd'hui Clara est fatiguée. Parfois, elle trouve encore la force de prendre sa soeur dans ses bras pour la serrer fort, de plus en plus fort...

Mon avis :


Comme c'est l'été, j'avais envie d'opter pour une lecture estivale, rafraîchissante. Alors pourquoi pas "Pieds nus sur les limaces" ? L'avis du magazine "Lire" en quatrième de couverture me paraissait d'ailleurs très tentant : "Fabienne Berthaud raconte avec pudeur et une inventivité artistique réjouissante le rapport entre deux soeurs." Je m'attendais à un livre abordant les relations sororales en toute légèreté. Et bien c'est raté ! Certes l'auteure écrit très bien, mais je n'ai rien trouvé de réjouissant dans ce livre. L'histoire est toute autre, oppressante et dérangeante. Comme l'annonçait le titre d'un roman de Douglas Coupland, que j'ai lu il y a quelques années,"Toutes les familles sont psychotiques". Et là, en l'occurrence, cette famille l'est vraiment. Au fil des pages, l'ambiance devient de plus en plus malsaine, voir glauque, et je n'ai pas trouvé un personnage digne d'attirer la sympathie. La mère des deux sœurs exempte de tout sentiment, au bord de l'infanticide aurait laissé Lily se défenestrer quand elle avait 4 ans, si Clara ne l'en avait empêché ! Leur père incestueux, s'est pratiquement suicidé sous les yeux des membres de sa famille, qui l'ont découvert pendu au lustre du salon. Lily, attardée mentale et nymphomane a pour passe-temps favori de tuer les animaux, lapins, mulots et autres bêtes dont elle peut se saisir. Elle vide ses proies de leurs entrailles, lave et fait sécher leurs peaux sur une corde à linge. Elle ira jusqu'à dépecer le chien de sa belle-sœur. Quand un jour l'animal confiant se laisse caresser, Clara lui demande à quoi elle pense, celle-ci lui répond :" A un coussin. Une poche à chantilly. Une bourse à manchon".  Clara quand à elle, va petit à petit basculer dans la folie éprouvant des pulsions de meurtre de plus en violentes envers sa sœur, partagée entre l'amour et la haine envers celle dont elle a été la mère de substitution et qui l'a privée de sa jeunesse et de sa liberté. Le mari de cette dernière n'est pas en reste puisqu'il abuse sans vergogne de Lily, sans se poser de problèmes de conscience !
Bon autant le dire, cette lecture me laisse perplexe et m'a beaucoup dérangée, me laissant un goût amer en bouche... 
Du coup, j'ai décidé d'entamer "la couleur des sentiments" de Kathryn Stockett, qui parait-il (d'après les nombreuses critiques élogieuses que j'ai pu lire) est une très belle histoire, drôle, passionnante et émouvante, un peu dans la lignée de la "couleur pourpre", histoire de passer à une lecture un peu plus réjouissante !

Un extrait :
 
 
Sa voix est rouillée. Elle m'attend, couchée dans son lit. Les bras croisés sur sa poupée Glagla. Sa première victime. Une fabrication maison. Une poule plumée. Vidée. Vernie. Bourrée de paille et de morceaux de chiffons. Une chair de poule. Une impression de froid permanent. Une poupée tremblotante dont Lily ne peut se passer. Je la raccommode souvent tant les tissus sont usés. Lily a du mal à tenir ses yeux ouverts. Elle clignote. Je lui fais une réflexion sur le désordre de sa chambre. Je ramasse les viscères des petites bêtes vidées du jour. Il me faudra descendre les donner aux chats. Je lui dit que ce n'est pas sain toutes ces peaux partout. Ça attire les bêtes.

"C'est ce que je veux justement. Surtout ne regarde pas mon atelier. Je te prépare une surprise.

Je me méfie toujours des surprises de Lily.

C'est gentil, mais ça ne t'empêche pas de ranger ! Et puis j'ai toujours peur que tu te blesses avec tes instruments de torture."

La bande annonce du film :

... traité sur un mode bien plus léger semble-t-il !


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