samedi 12 novembre 2016

Dites aux loups que je suis chez moi de Carol Rifka Brunt




















Éditeur : 10/18
Parution : 02/06/2016
Traduction : Marie-Axelle de La Rochefoucauld
Nombre de pages : 500
Genre : littérature américaine

L'auteure : 
















Carol Rifka Brunt est née aux États-Unis en 1970 et vit aujourd'hui en Grande-Bretagne. "Dites aux loups que je suis chez moi" est son premier roman.

Quatrième de couverture : 

Nous sommes au milieu des années 1980, aux États-Unis. June est une adolescente taciturne, écrasée par une sœur aînée histrionique et des parents aussi absents qu’ennuyeux. Depuis sa banlieue triste du New Jersey, elle rêve d’art et de son oncle Finn, un peintre new-yorkais reconnu. Mais Finn est très affaibli et meurt bientôt de cette maladie qu’on n’évoque qu’à demi-mot, le sida. Inconsolable, la jeune fille se lie d’amitié avec un homme étrange, Toby, qui se présente comme l’ami de Finn. Confrontée à l’incompréhension de son entourage, et à la réalité d’une maladie encore honteuse, June va brusquement basculer dans le monde des adultes et son hypocrisie.

Roman d’apprentissage bouleversant, chronique des années sida vues par les yeux d’une adolescente, Dites aux loups que je suis chez moi révèle une auteure à la plume sensible et puissante.

Mon avis :

1987 : l'oncle Finn, artiste peintre renommé et parrain vénéré de la jeune June, disparaît en contractant cette toute nouvelle maladie qui ravage la communauté gay, cette peste de la fin du 20ème siècle qu'est le SIDA et qui effraie alors la population par sa virulence et son taux de mortalité élevé. Le jeune peintre cloisonnait soigneusement sa vie privée, cachant l'existence de son compagnon Toby pour préserver les relations familiales qu'il entretenait avec sa sœur unique et sa famille. Toby décide de sortir de l'ombre à la mort de Finn, et prend contact avec June. Une amitié secrète va naître entre eux, une complicité se nouant au fil des jours, faisant mûrir l'adolescente qui va découvrir que la vie n'est pas toujours aussi simple que l'on pourrait le croire, et que les hommes peuvent parfois se montrer bien cruels face à la peur de l'inconnu ou quand on dérange leurs certitudes...

Un roman qui met fin à l'insouciance ? Un roman nous rappelant que "l'homme est un loup pour l'Homme" et que le temps ne change rien à l'affaire face à des préjugés bien ancrés ? Que nenni, sous la nostalgie des mots perce l'espoir, plaisant virage pris par l'auteure, toute espérance ne semblant pas vaine puisqu'il semblerait qu'un regard innocent et dépourvu d'œillères puisse faire basculer les choses vers un dénouement inattendu ! 
Certes, je n'ai pas touché au transcendant, mais j'ai été agréablement surprise par la plume sensible de l'auteure. La lecture est entraînante et agréable et Carol Rifka Brunt arrive à toucher notre corde sensible sans nous envaser dans une marmelade de larmoiements lénifiants ! Une auteure à suivre...

Un extrait :

Je me demandais vraiment pourquoi les gens faisaient toujours des choses qui ne leur plaisaient pas. J'avais l'impression que la vie était comme un tunnel de plus en plus étroit. A la naissance, le tunnel était immense. Toutes les possibilités vous étaient offertes. Puis, la seconde d'après, la taille du tunnel était réduite de moitié. On voyait que vous étiez un garçon et il était alors certain que vous ne seriez pas mère, et probable que vous ne deviendrez pas manucure ni institutrice de maternelle. Puis vous commenciez à grandir et chacune de vos actions rétrécissait le tunnel. Vous vous cassiez le bras en grimpant aux arbres et vous pouviez renoncer à être joueur de base-ball. Vous ratiez tous vos contrôles de mathématiques et vous abandonniez tout espoir d'être un jour un scientifique de renom. Ainsi de suite année après année jusqu'à ce que vous soyez coincé. Vous deviendriez boulanger, bibliothécaire ou barman. Ou comptable. Et voilà. Je me disais que le jour de votre mort, le tunnel était si étroit, après avoir été rétréci par tant de choix, que vous finissiez écrasé.



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