Éditeur : Jacqueline Chambon Éditions
Parution :03/09/2010
Traduction : Pierre Girard
Traduction : Pierre Girard
Nombre de pages : 525
Genre : Littérature anglo-américaine
Genre : Littérature anglo-américaine
L'auteure :
Kathryn Stockett est née et a grandi à Jackson, au Mississippi. Elle est diplômée de l'Université de l'Alabama en rédaction anglaise et créative et a travaillé dans l'édition de magazines et le marketing pendant neuf ans. Elle vit actuellement à Atlanta avec sa famille. "La couleur des sentiments" est son premier roman.
Quatrième de couverture :
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot. Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante. Passionnant, drôle, émouvant, La Couleur des sentiments a conquis l'Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d'exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture.
Mon avis :
J'étais vraiment impatiente de découvrir ce roman tant les avis que j'ai pu recueillir à son sujet étaient dithyrambiques ! Et bien ce roman n'a pas usurpé sa réputation , les éloges sont amplement mérités !
L'histoire se déroule en 1962 au Mississipi, l'un des états les plus ségrégationnistes du pays, qui refusera l'inscription de l’étudiant noir James Meredith dans une université jusqu’alors réservée aux Blancs, s’opposant ainsi à une décision fédérale. A l'issue d'une émeute sanglante, il finira par entrer dans l’établissement sous la protection d’une escorte envoyée par John Fitzgerald Kennedy. James Meredith sera alors le premier étudiant noir à intégrer l’université du Mississippi et il incarnera par la suite l'un des combattants pour l’égalité civique de son pays.
À Jackson, petite ville du Mississipi, la bonne société se sent menacée et veille à sauvegarder cette séparation à tout prix, ceux qui veulent faire évoluer les choses risquent fort des représailles sanglantes. Pourtant l'évolution est en marche et plusieurs femmes courageuses vont s'allier et faire le choix d'écrire un livre sur les conditions de travail du personnel de maison noir au sein de cette petite ville en apparence tranquille !
C'est un roman à trois voix, celles de Minny et Aibileen deux domestiques noires, et celle de skeetter jeune femme issue de la bonne société de Jakson fraîchement sortie de l'université. Complicité et amitié vont réunir ces trois femmes suite à un évènement des plus révoltants : Miss Leefolt, l'employeur d'Aibileen, sur les conseils de ses amies de la Ligue, a décidé de faire installer dans son arrière-cour, des toilettes dont l'usage sera uniquement réservé au personnel noir !
"Hilly Holbrook présente sa proposition de loi pour des installations sanitaires réservées aux domestiques. Une mesure de prévention des maladies. Installation de toilettes à bon marché dans votre garage ou dans un appentis extérieur pour les maisons ne disposant pas encore de cet important équipement.
Mesdames, savez-vous que :
- 99 % des maladies des noirs sont transmises par l'urine.
- Nous pouvons être handicapés à vie par la plupart de ces maladies, faute d'être protégés par les facteurs d'immunité que les noirs possèdent en raison de leur pigmentation plus foncée.
- Les blancs sont porteurs de certains germes qui peuvent également être nocifs pour les noirs. Protégez-vous. Protégez vos enfants. Protégez votre bonne.
Ne me remerciez pas ! Signé : Les Hollbrook.
Ce volumineux roman se dévore d'une traite tant l'écriture est fluide et le style plaisant. J'ai particulièrement apprécié le fait que l'auteure aborde ce sujet grave sur un mode humoristique . Peur de la différence, ignorance et stupidité de certains comportements, nous sont relatés à travers des situations cocasses et nous permettent de mieux cerner ce que fut le quotidien et les conditions de vie des Afro-Américains à cette époque pas si lointaine. Mais c'est aussi un roman par moment très émouvant avec des personnages attachants dont on a du mal à se séparer à l'issue de cette lecture.
L'auteure connaît bien le sujet puisqu'elle a elle-même grandi à Jackson et a été élevée par une domestique noire auquelle elle était très attachée. Je lui laisse le mot de la fin écrit en postface :
"Le Mississippi est comme ma mère. J'ai le droit de me plaindre d'elle autant que je veux, mais gare à ceux qui se risquent à la critiquer en ma présence, sauf si c'est aussi leur mère."
Un extrait :
Maman m'a pris par les épaules et m'a fait tourner sur ma chaise pour que le la regarde elle et pas le gâteau. Maman c'était une dure. Elle avait des principes. Elle s'en laissait compter par personne. Elle m'a claqué des doigts à la figure si près que ça m'a fait loucher.
"Règle numéro un pour travailler chez une blanche, Minny :
c'est pas tes affaires. T'as pas à mettre ton nez dans les problèmes de la patronne, ni à pleurnicher sur les tiens - t'as pas de quoi payer la note d'éléctricité ? T'as mal aux pieds ? Rappelle-toi une chose : ces blancs sont pas tes amis. Ils veulent pas en entendre parler. Et le jour où Miss Lady Blanche attrape son mari avec la voisine, tu t'en mêles pas, compris ?
"Règle numéro deux : cette patronne blanche doit jamais te trouver assise sur ses toilettes. Ça m'est égal si t'as tellement envie que ça te sort par les tresses. Si elle en a pas pour les bonnes, tu trouves un moment où elle est pas là.
"Règle numéro trois..."Elle me remet le menton de face parce que je me suis encore laissée attirer par le gâteau. "Règle numèro trois, donc : quand tu cuisinespour des blancs, tu prends une cuillère rien que pour goûter. Si tu mets cette cuillèredans ta bouche et qu'après tu la remets dans la marmite et qu'on te voit, c'est tout bon à jeter.
"Règle numéro quatre : sers-toi tous les jours du même verre, de la même fourchette, de la même assiette. Tu les ranges à part et tu dis à cette blanche qu'à partir de maintenant ça sera tes couverts.
"Règle numéro cinq : tu manges à la cuisine.
"Règle numéro six : tu frappes pas ses enfants. Les blancs aiment faire ça eux-mêmes.
"Règle numéro sept : C'est la dernière, Minny. Tu écoutes ce que je te dis ? Pas d'impertinence !
- Maman, je sais, je sais...
- Oh, je t'entends, tu sais, quand tu t'en doutes pas et que tu râles dans ta barbe parce qu'il faut nettoyer le tuyau de la cuisinière, ou parce qu'il reste plus qu'un morceau de poulet pour la pauvre Minny. Mais si tu parles mal à une Blanche le matin, tu iras mal parler dehors l'après-midi."
je l'ai acheté il y a quelques semaines, mais pas encore lu, mais vu ton avis, ça ne saurait tarder;-) Bisous Isa
RépondreSupprimerPromis, tu ne sera pas déçue ! Bisous Steph
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