Editeur : France-Empire
Parution : 20/10/2011Nombre de pages : 248
Genre : Littérature française, témoignage
L'auteure :
Ira de Puiff est née à Penza, une ville située non loin de Moscou. Elle a enseigné les langues étrangères (anglais et français) à l’université avant de s'installer en France. Suite à son union avec un aristocrate, elle devient Ira Chichkina de Puiff Comtesse de Magondeau. Après un Master en "management de projets internationaux" préparé à la Sorbonne, elle exerce la profession de journaliste pour plusieurs périodiques et magasines russophones et travaille également comme manager pour KADINE France au sein de la marque Belge ESSENTIEL. En 2005 son roman « ANGE-PUTAIN » est publié en Russie. BACK IN URSS est son deuxième roman.
Quatrième de couverture :
Ira de Puiff est une authentique russe qui a déjà publié, dans son pays, un roman à succès intitulé L'ange Putain. Dans ce nouvel ouvrage, son premier roman écrit et publié en France, elle fait renaître avec une grande originalité, ce qu'ont été les trente dernières années de la Russie. Plus qu'un roman, c'est un témoignage inattendu et personnel, quasiment autobiographique, sur la découverte d'une certaine forme de liberté accordée à tout un peuple qui en avait été privé pendant soixante-dix ans. Or, il est intéressant et touchant, dans cette confession d'une rescapée de la pérestroïka, de découvrir, au-delà des premiers émois de la jeunesse, l'émergence d'une nouvelle sensibilité, avec ses rêves et ses frustrations, ses nostalgies et ses chimères. Ce qui est nouveau et original également, c'est la prise de conscience pour un occidental des fausses impressions que nous avons retenues de cette époque qui ne s'est pas exactement passée comme nous l'imaginions, ni comme on nous l'a racontée. Pour la première fois, les illusions résultant de la fausse propagande s'évanouissent. La Russie apparaît sans masque et le nouveau régime sans faux semblant.
Mon avis :
Been away so long I hardly knew the place
Gee, it's good to be back home
Leave it till tomorrow to unpack my case
Honey disconnect the phone
I'm back in the USSR
You don't know how lucky you are, boy
Back in the U.S
Back in the U.S
Back in the USSR !*
Le premier chapitre de ce récit s'ouvre sur les rêves de liberté de la jeunesse russe des années soixante-dix qui, semblable à celle du monde entier, s'enivre en cachette des paroles des mythiques chansons des Beatles en savourant une vodka. Une époque pas si lointaine où sous le régime de Brejnev, écouter un disque des Beatles revenait à propager la culture anti-communiste et était considéré comme un acte de rébellion assez mal perçu par les instances politiques en place.
Ce roman aux forts accents autobiographique, écrit à la première personne à la manière d'un journal, nous relate avec beaucoup de fraîcheur et de tendresse, le parcours d'Iricha, une jeune russe née à Penza comme son auteur, qui nous fait partager sa propre vision du monde en pleine mutation dans lequel elle évolue au quotidien. Des tranches de vie et des souvenirs riches en émotions, qui nous sont relatés non sans une pointe d'humour et nous font souvent passer du rire aux larmes. Elle nous raconte la vie dans les kommunalkis, une cohabitation qui s'avère souvent difficile, la chasse aux produits importés avec des queues interminables et une attente qui pouvait aller jusqu'à quinze heures, la fabrication d'alcool maison sous Gorbatchev avec un procédé appelé le "vote positif", qui consistait à laisser fermenter un mélange de fruits et de sucre dans un bocal avec un simple gant de caoutchouc en guise d'indicateur et dont les doigts gonflés signalaient la fin du processus de fermentation...
L'auteur nous brosse des scènes parfois cocasses comme celle du mariage d'Edik et d'Olia qui se termine sur la chute des convives éméchées au fond d'un trou rempli de boue ou celle de l'accoucheur qui exige du cognac arménien en guise de bakchich pour daigner s'occuper de sa patiente !
Un récit touchant et éclairant et la vision lucide d'une autochtone qui nous décrit sa patrie avec le coeur. Ira réussit le pari de nous instruire tout en nous faisant voyager, avec nombre d'anecdotes inédites sur les différents hommes d'état qui se sont succédé sur la scène politique russe. Elle nous donne des clés pour mieux comprendre ce qu'était la vie dans l'ancienne URSS, la longue marche vers la liberté du peuple russe, un chemin pas toujours rose et parsemé d'embûches avec notamment la prolifération de la mafia sous Eltsine.
"Back IN URSS"est pour moi un énorme coup de cœur j'adresse un grand merci à Ira de Puiff pour ce témoignage courageux et plein d'optimisme, un récit touchant, qui ne peut laisser personne indifférent !
* Back in the U.S.S.R, The Beatles (1968)
Un extrait :
"Ma grand-mère maternelle, Alexandra Alexandrovna, alias San-Xanna, était le personnage le plus kitsch de son quartier : une espèce en voie de disparition. Elle fumait des Belomor - les clopes les moins chères et les plus dégueulasses que l'on pouvait trouver -, portait des sandales sur des bas de coton, gardait une îcone de saint Nicolas à côté du portrait de Staline et employait des gros mots, plus nombreux qu'une encyclopédie aurait pu en contenir.
La seule rubrique du journal qu'elle lisait avec enthousiasme était la rubrique nécrologique. Elle était friande des décès des membres du parti communiste. Elle s'en réjouissait.
San-Xanna aimait manger la soupe à l'oseille avec un oeuf dur et de la crème fraîche, porter les vieilles vestes de son époux défunt, décorées des médailles reçues après la seconde guerre mondiale pour son comportement héroïque, raconter à des voisines les secrets croustillants que d'autres voisines lui confiaient - et vice versa. Elle n'aimait pas que la chèvre d'à côté vienne dans son jardin sans y être invitée, que Brejnev embrasse tout le monde, même les noirs, espèce très rare dans la Russie provinciale de l'époque, et surtout qu'Olia, sa fille aînée - qui deviendra ma mère -, se permette de rentrer à deux heures du matin après avoir passé la soirée dehors."
Pour accompagner cette lecture :
Boris Grebenschikov alias B.G du groupe "Aquarium", le Jim Morrison russe qui a berçé la jeunesse d'Ira !
Un grand merci à Ira pour l'envoi de ce livre et pour sa touchante dédicace !
Been away so long I hardly knew the place
Gee, it's good to be back home
Leave it till tomorrow to unpack my case
Honey disconnect the phone
I'm back in the USSR
You don't know how lucky you are, boy
Back in the U.S
Back in the U.S
Back in the USSR !*
Le premier chapitre de ce récit s'ouvre sur les rêves de liberté de la jeunesse russe des années soixante-dix qui, semblable à celle du monde entier, s'enivre en cachette des paroles des mythiques chansons des Beatles en savourant une vodka. Une époque pas si lointaine où sous le régime de Brejnev, écouter un disque des Beatles revenait à propager la culture anti-communiste et était considéré comme un acte de rébellion assez mal perçu par les instances politiques en place.
Ce roman aux forts accents autobiographique, écrit à la première personne à la manière d'un journal, nous relate avec beaucoup de fraîcheur et de tendresse, le parcours d'Iricha, une jeune russe née à Penza comme son auteur, qui nous fait partager sa propre vision du monde en pleine mutation dans lequel elle évolue au quotidien. Des tranches de vie et des souvenirs riches en émotions, qui nous sont relatés non sans une pointe d'humour et nous font souvent passer du rire aux larmes. Elle nous raconte la vie dans les kommunalkis, une cohabitation qui s'avère souvent difficile, la chasse aux produits importés avec des queues interminables et une attente qui pouvait aller jusqu'à quinze heures, la fabrication d'alcool maison sous Gorbatchev avec un procédé appelé le "vote positif", qui consistait à laisser fermenter un mélange de fruits et de sucre dans un bocal avec un simple gant de caoutchouc en guise d'indicateur et dont les doigts gonflés signalaient la fin du processus de fermentation...
L'auteur nous brosse des scènes parfois cocasses comme celle du mariage d'Edik et d'Olia qui se termine sur la chute des convives éméchées au fond d'un trou rempli de boue ou celle de l'accoucheur qui exige du cognac arménien en guise de bakchich pour daigner s'occuper de sa patiente !
Un récit touchant et éclairant et la vision lucide d'une autochtone qui nous décrit sa patrie avec le coeur. Ira réussit le pari de nous instruire tout en nous faisant voyager, avec nombre d'anecdotes inédites sur les différents hommes d'état qui se sont succédé sur la scène politique russe. Elle nous donne des clés pour mieux comprendre ce qu'était la vie dans l'ancienne URSS, la longue marche vers la liberté du peuple russe, un chemin pas toujours rose et parsemé d'embûches avec notamment la prolifération de la mafia sous Eltsine.
"Back IN URSS"est pour moi un énorme coup de cœur j'adresse un grand merci à Ira de Puiff pour ce témoignage courageux et plein d'optimisme, un récit touchant, qui ne peut laisser personne indifférent !
* Back in the U.S.S.R, The Beatles (1968)
Un extrait :
"Ma grand-mère maternelle, Alexandra Alexandrovna, alias San-Xanna, était le personnage le plus kitsch de son quartier : une espèce en voie de disparition. Elle fumait des Belomor - les clopes les moins chères et les plus dégueulasses que l'on pouvait trouver -, portait des sandales sur des bas de coton, gardait une îcone de saint Nicolas à côté du portrait de Staline et employait des gros mots, plus nombreux qu'une encyclopédie aurait pu en contenir.
La seule rubrique du journal qu'elle lisait avec enthousiasme était la rubrique nécrologique. Elle était friande des décès des membres du parti communiste. Elle s'en réjouissait.
San-Xanna aimait manger la soupe à l'oseille avec un oeuf dur et de la crème fraîche, porter les vieilles vestes de son époux défunt, décorées des médailles reçues après la seconde guerre mondiale pour son comportement héroïque, raconter à des voisines les secrets croustillants que d'autres voisines lui confiaient - et vice versa. Elle n'aimait pas que la chèvre d'à côté vienne dans son jardin sans y être invitée, que Brejnev embrasse tout le monde, même les noirs, espèce très rare dans la Russie provinciale de l'époque, et surtout qu'Olia, sa fille aînée - qui deviendra ma mère -, se permette de rentrer à deux heures du matin après avoir passé la soirée dehors."
Pour accompagner cette lecture :
Boris Grebenschikov alias B.G du groupe "Aquarium", le Jim Morrison russe qui a berçé la jeunesse d'Ira !
Un grand merci à Ira pour l'envoi de ce livre et pour sa touchante dédicace !
Ce blog est vraiment g�nial pour qui est passionn�e comme moi dans ce domaine. J'ai parcouru quelques articles ! Tr�s int�ressant et ce dernier en particulier. Je ne sais pas o� vous trouvez le temps de faire tout cela, moi j'ai essay� et j'�tais vite en panne d'id�es. Bon mais je dois �tre plus paresseuse que vous ! Merci de partager vos id�es et votre regard avec les autres. J'aime votre style et je vous lis d�s � pr�sent.Agency matrimoniale russe
RépondreSupprimerTr�s bon article. Voil� des choses que je ne savais pas. Comme quoi on en apprend tous les jours. Je vais vous suivre plus souvent. Dans la jungle des blogs, ce n'est vraiment pas facile d'en trouver un qui donne envie d'�tre suivi ! Bravo et au plaisir de vous lire !Agency matrimoniale russe
RépondreSupprimerJe vous remercie, très heureuse que mon blog vous plaise !
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