Éditeur : Charoumu
Parution : 01/08/2010Nombre de pages : 470
Genre : Policier
L'auteure :
Simone Chanet-Munsch est née en juin 1946 à Chamalières. Elle a fait la plus grande partie de ses études à Clermont-Ferrand au lycée Jeanne d’Arc avant de devenir professeur de mathématiques.
Elle a enseigné pendant huit ans au lycée Simone Weil du Puy en Velay puis durant vingt-trois ans à Marseille.
Après trente et un ans passés en Provence, essentiellement à Aubagne, Simone Chanet-Munsch revient en Auvergne. Elle est installée à Chamalières depuis septembre 2009.
Elle est aussi l'auteur de "Le défi à d'Osiris" (2010), "La forteresse de désert" (2010), "Deux âmes en détresse (2011) et "L'orphelin du lac" (2012), tous parus aux éditions Charoumu.
Quatrième de couverture :
Comment Madeleine pourrait-elle oublier l'été 66 au cours duquel elle a découvert l'amour sous les traits de James Melvin, l'ingénieur du chantier tout proche ?... Mais l'amour n'était pas seul au rendez-vous : deuils, disparitions, séparations l'accompagnaient, étroitement mêlés à la vie quotidienne de Brénaz, un village (fictif) du Vercors. Anéantie par la mort de son père Jean Beaujard dans un accident de voiture, et le départ de James qui n'a plus donné de nouvelles, Madeleine s'est laissé convaincre par son parrain d'épouser son autre filleul, le beau Geoffrey Darsac. Douze ans plus tard, alors qu'elle s'étiole dans une union sans amour, la découverte dans une ancienne carrière du corps de Justine Courtois, la vieille institutrice disparue en 66, marque un nouveau tournant dans son existence. Apparemment toujours épris, James réapparaît au moment où Madeleine qui n'a cessé de l'aimer récupère son héritage escamoté. Le commissaire Malevoix chargé d'élucider le meurtre de Justine en soupçonne rapidement d'autres derrière les évènements de l'été 66, et multiplie les interrogatoires. L'été 78 se révélera finalement aussi fertile en émotions que celui de l'année 66...
Mon avis :
"Deux étés inoubliables" est une intrigue policière dont les prémices se déroulent à la fin des années soixante, dans une petite bourgade du Vercors, sous la chaleur écrasante de l'été. Un village d'apparence tranquille qui va être le théâtre d'une série d'événements dramatiques dont les arcanes ne seront élucidés que bien des années plus tard.
Été 1966, la jeune et insouciante Madeleine Beaujard, toute fraîche bachelière, aime la simplicité des promenades dans la nature et la liesse populaire des fêtes du village. Au cours de cet été qui va marquer un tournant décisif dans sa vie, elle va découvrir successivement l'amour, la trahison et le deuil. La disparition mystérieuse de la vieille institutrice du village, figure respectée de tous et ancienne résistante, va mettre le village en émoi...
Été 1978, le retour de Madeleine au village, devenue Mme Darsac, épouse d'un fils de notable de la région, coïncide avec la découverte du corps de Justine Courtois, l'institutrice, enseveli dans le cirque de la "Gorge aux fées", une ancienne carrière.
Le commissaire Malevoix, fin limier de la police judiciaire, est dépêché sur les lieux. Cet enquêteur retors qui n'a pas sont pareil pour déterrer les squelettes dans le placard, va bientôt découvrir bien des zones d'ombres et secrets de famille, enterrés depuis de nombreuses années par les villageois. Clivage et dissensions entre classes sociales, jalousies, adultères, bassesses et complots, tentatives de spoliation d'héritages... et si Justine Courtois n'était pas la seule victime de cet été meurtrier ?
"Deux étés inoubliables" est un roman à multiples tiroirs et rebondissements dont l'atmosphère n'est pas sans rappeler les intrigues policières feutrées et bourgeoises de Claude Chabrol. Les personnages sont bien campés, l'écriture de l'auteure est riche et colorée. On s'amuse aussi à certains moments de ce récit, truffé de scènes particulièrement cocasses, exhalant les saveurs et le franc-parler propre aux gens du terroir, ce qui donne un charme supplémentaire à cette intrigue psychologique bien ficelée.
Une roman policier estival et propice à l'évasion, à déguster à l'ombre d'un parasol !
"Trois quarts d'heure plus tard, après une omelette au lard, les haricots du jardin à l'ail et au persil suivis d'un fromage fermier sur une épaisse tranche de pain de seigle, les trois femmes achevaient de souper à la cuisine en dégustant des pêches dont le jus leur coulait entre les doigts. On avait entendu à nouveau la sirène de la police et celle des pompiers.
- Tiens, je viens de voir passer le Simplet par la fenêtre. J'ai l'impression qu'il vient ici ! S'exclama Yvette debout devant l'évier où elle se rinçait les mains.
- Pourquoi l'appelez-vous toujours ainsi ? questionna Madeleine ?
- Parce qu'on l'a toujours fait ! Il y est habitué. J'ai dans l'idée qu'il ne se reconnaîtrait pas si on lui disait "Louis" !
La cloche à l'entrée retentit avant que Madeleine ait pu préciser sa pensée. On entendit le bouton tourner, la lourde porte grincer légèrement sur ses gonds, puis une voix de fausset prévenir :
C'est que moi, le Simplet ! Est-ce que j'dérange ? Mais j'ai une grand'nouvelle !
- Entre donc ! On est à la cuisine.
Aucune des trois femmes n'ébaucha un mouvement pour aller accueillir le visiteur. Madeleine s'efforça de ne pas détourner les yeux de son visage à la bouche légèrement de travers, où une substance blanchâtre s'écoulait en permanence se l'oeil gauche larmoyant. On distinguait la peau rose de son crâne sous ses cheveux roux en broussaille quoique clairsemés. Enfin, malgré la douche installée à son intention à l'arrière de la remise, il dégageait toujours une forte odeur de transpiration. Deux auréoles jaunâtres soulignaient d'ailleurs les emmanchures de sa chemisette blanche à rayures bleues; son jean trop long plissait au-dessus de baskets originellement noires... Il avait couru, apparemment, et semblait particulièrement agité.
- Oh, bonsoir, Mad'moiselle Madeleine !
- Madame ! corrigea l'intéresséeBatteux peinait à retrouver le fil de son discours.
- Voyons... Ah oui... J'suis venu vous apprend'la nouvelle ! Vous avez entendu les sirènes, des gendarmes et des pompiers ?
- Naturellement. Que se passe-t'il ?
- Les engins qui déblaient dans la gorge aux Fées... En enlevant les rochers éboulés, ils ont ram'né... Un corps... mort. J'veux dire un cadavre. Une femme."
J'ai eu plusieurs fois l'occasion de rencontrer Simone Chanet-Munsch et son mari à différentes fêtes du livre. Ce sont deux personnes très sympathiques et ta critique flatteuse va me pousser à prendre un de ses romans la prochaine fois que je la croiserai.
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