samedi 21 novembre 2015

Adieu aux espadrilles d'Arnaud Le Guern






















Éditeur : Editions du Rocher
Parution : 20/08/2015
Nombre de pages : 150
Genre : littérature française

L'auteur :























Né en 1976, Arnaud Le Guern est éditeur, journaliste et écrivain. Il a publié "Stèle pour Edern" (Jean Picollec) ; "Du soufre au cœur" et  "Dernière Salve" (parus aux éditions Alphée) et Une âme damnée (Pierre-Guillaume de Roux).


Quatrième de couverture :


Finalement, il n'y a toujours eu que nos étés.

J'avais envie de te raconter ce que tu sais déjà. Nos semaines plein soleil, les jours et les nuits où nous n'en faisons qu'à notre fête. La légèreté des petits matins, la plage des Mouettes, les baignades, les terrasses ombrées, les caresses sous l’œil de la lune. Après, il sera trop tard. La lourdeur des feuilles mortes écrase la douceur des choses. Écrire, ce devrait être ça. Pas de scoops, d'enfants cachés, de cadavres en carton-pâte. Juste les minutes fugitives d'une saison belle comme la porcelaine de Mort Shuman chantée par Sophie Barjac.

Mon avis : 


"Je traîne un vieux blues de Hank Moody. J'ai écrit pour me souvenir, pour oublier. Se souvenir de nos étés. Oublier qu'ils meurent. La fin de l'été me tue. Cette sensation persistante d'étouffer. Je n'en sors pas. Mes espadrilles sont usées. Elles ont fait la saison. Je vais bientôt les ranger, comme on se pend." Quand l'insouciance de l'été prend ses quartiers, on se balance de tout. Entre soirées d'ivresse et journées d'indolence, le narrateur nous invite à partager sa serviette sur la plage des mouettes. Mado, sa compagne, aurait pu être l'une des héroïnes d'un film de Claude Sautet. Féline, brune et longiligne, elle a un caractère bien trempé et n'hésite pas à sortir les griffes quand elle se sent menacée par une rivale potentielle. Cet été serait pour eux l'occasion unique de partager des moments de bonheur exclusif, que seul peut connaitre un couple épris qui vit la plénitude d'une relation osmotique. Pourtant, que d'ombres planent sur le duetto d’aoûtiens : jalousies, rixes provoquées par l'abus d'alcool, regards concupiscents du narrateur sur toutes les jolies filles qui viennent faire un peu d'ombre sur son drap de plage... 

Eté de tous les dangers ? 
Lui observe le regard des autres hommes sur sa compagne, véritable baromètre le rassurant sur le potentiel de séduction de cette dernière. 
Elle se compare aux autres beautés de la plage, se sécurisant du regard des autres hommes alléchés par sa plastique parfaite... Nuls mots d'amour et de regards tournés vers l'autre, seulement deux Narcisse se mirant dans le regard de l'autre !

Entre insouciance et gravité, ce roman écrit comme un journal nous plonge avec délices dans la dolce vita des jours d'été. 
Il nous raconte la beauté et la douleur de l’éphémère, tels des espadrilles dont l'usage ne peut résister à la fin de l'été. Un roman mélodieux, nous berçant des paroles d'un tube incontournable de Julien Doré. Si bien que l'on entend presque ces paroles susurrées au creux de notre oreille : 

On s'était dit des choses 
   Que l'on ne tiendra pas 
   Le temps que l'eau se pose 
   Sur nos ronces lilas ... " *


* Extrait de l'album LØVE de Julien Doré (2013)



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