jeudi 5 mai 2016

Ira Chichkina de Puiff... L'interview !

Difficile de résister à l'envie d'en savoir plus sur cette élégante jeune femme d'origine russe, auteure de  "Back in URSS : Mémoires d'une jeune femme russe" et du "Roman de la mode". De la fraîcheur, de la gentillesse et de l'humour , Ira est une femme qui vous fait dire que le secret de l'épanouissement réside peut-être bien dans l'écriture...
Ira, je vous laisse la parole :


Les auteurs aiment s’auréoler de mystère, oserez-vous nous dévoiler quelques bribes de votre parcours ?

J’avoue que pour moi, il serait aisé de m’auréoler de mystère, car je viens d’ailleurs, un pays aux allures d’un continent, un pays chargé d’histoire et fait d’aventures, un pays qui n’a jamais perdu son âme… Cependant, je ne le ferai pas, car je suis « cash » de caractère. Je suis Russe d'origine, j'ai fait des études de philologie dans ma ville natale, Penza. J’ai occupé pendant quelque temps un poste de professeur de langues étrangères à l'université. Mais c’était dans une autre vie… J’ai toujours rêvé de la France, et lorsque je me suis installée à Paris, j’ai décidé de rentrer à la Sorbonne afin d’obtenir un master en commerce international, puis un autre en communication et journalisme, cette fois dans une école de journalisme. Dans ma vie, j’ai tâté plusieurs domaines : arts plastiques (j’ai eu des expositions aussi bien en Russie qu’à Paris), traduction et interprétariat, tourisme, commerce, journalisme (je travaille avec des média russophones et français)… Mais l'écriture a toujours  été ma principale passion. Mon roman « Ange-Putain » a été édité en Russie, en 2005. Puis mon premier roman en français, « Back in URSS, Mémoires d’une jeune femme russe » est paru en 2011 en France. Enfin, l’année dernière ce fut le tour de « Le Roman de la Mode », que j’ai coécrit avec mon ami Indigo.  


Ira, qu’est-ce qui vous a poussé vers la littérature ? 

"Si vous n'avez pas lu ce chef-d'oeuvre de la littérature du XXème siècle, vous méritez le fouet jusqu'à l'évanouissement."*
Ce qui m’a poussée vers la littérature, dès mon jeune âge, c’est l’envie de la découverte du monde qui m’entoure et de moi-même. C’est ce désir de voyager dans le temps et dans l’espace. L’envie d’une certaine liberté car pour moi, la littérature est une forme de liberté. J’ai grandi dans un pays avec le culte de la lecture, où chaque famille qui se respectait possédait une bonne bibliothèque. J’ai assez tôt découvert les grands classiques russes comme Tolstoï, Bounine, Dostoïevski, mais aussi la littérature française… Puis est venu le temps d’aller plus loin : mettre sur papier mes propres histoires, mes pensées et mes rêves. Même toute petite, j’essayais de composer des poésies, puis, en grandissant, je me suis mise à écrire des nouvelles, en les illustrant moi-même… J’ai tapé mon premier roman sur une machine à écrire, j’avais 17 ans. Ce roman a fait le tour de ma faculté, puis de toute l’école et m’est revenu bien écorné. Mais avec quelques commentaires très flatteurs sur la dernière page.


Les thèmes de vos ouvrages sont très éclectiques, dans quel registre d’écriture vous situez-vous le mieux ? 

C’est vrai que dans mes écrits j’aborde des thèmes très différents, mais j’essaie toujours de rester très fidèle à la réalité, qui contient, comme nous le savons, de multiples facettes. D'habitude  j’écris des romans assez volumineux, (je ne sais pas faire court) qui ont une structure assez précise et une sorte de moralité, une conclusion. Un des éditeurs m’a dit que mes romans sont facilement « scénarisables »,  car ça va assez vite et les personnages sont plutôt bien dessinés. En tout cas, j’essaie toujours de créer des personnages attachants, sans tomber dans la caricature. J’essaie de faire en sorte que mes livres se rapprochent au maximum de la vie, qu’il y ait un peu de tout : de l’intrigue, de l’émotion, du drame, de l’ironie, mais surtout – de l’amour et de l’âme. 


Quelle est votre plus belle expérience en tant qu’auteure ?

Chaque expérience est unique, et ce que je trouve le plus formidable dans le processus – c’est le moment de création, lorsque surgissent dans votre tête des personnages, des situations, des dialogues… De les observer, les faire vivre, évoluer, en toute liberté ! Mais le plus important pour moi est de trouver les mots justes, ceux qui touchent. Ma plus belle expérience en tant qu’auteur est de recevoir un petit message du lecteur qui s’avoue ému par ce que j’écris. Pour moi, il n’y a pas de meilleure récompense. 

Quels sont les écrivains qui vous ont le plus inspiré ?

Il y en a eu plusieurs, mais parmi eux, incontestablement, Jerome David Salinger et son « L’Attrape-cœurs ». Ce livre m’a bouleversée. J’y ai trouvé ce que je cherchais à l’époque : de l’âme, de la beauté. Un fond d’histoire assez simple, du langage parlé, de l’humour aussi, malgré le contexte dramatique. C’est peut-être ce qui me manquait chez les auteurs russes : parler de choses graves avec légèreté.

Pensez-vous que la littérature est un moyen d’évasion ou plutôt d’expression ?

Les deux, je pense ! On s’évade pour s’exprimer ! Je parle des histoires romancées, bien évidemment. En lisant, comme en écrivant, on se transporte ailleurs, dans un monde imaginaire, qui est subjectif, certes, mais tout aussi palpable ! C’est ce que l’on appelle la réalité virtuelle. Et de pouvoir retranscrire cette « autre » réalité sur papier, c’est le vrai bonheur. Le bonheur de s’exprimer, le bonheur d’être compris. 

Pas toujours aisé d’écrire et de trouver l’inspiration… Quels sont les lieux de prédilection qui ont permis à votre plume de se libérer et de se mettre à courir sur le papier ?

Je n’ai pas vraiment des lieux préférés pour écrire : j’écris là où ça me prend. L’inspiration vient dans les moments et lieux les plus improbables ! Je n’ai pas besoin de paysages magnifiques ou de couchés de soleil sur une mer turquoise pour cela… Il m’arrive souvent de faire danser ma plume entre mes doigts dans les transports par exemple J. J’ai toujours mon petit carnet avec moi, c’est la deuxième chose (après mes clés) à laquelle je pense en sortant ! 

Pour terminer, si vous aviez un souhait à émettre en tant qu’auteure, quel serait-il ? 

Je voudrai trouver d’autres sujets, passionnants, pertinents, inspirants ! Pouvoir continuer à écrire et à être lue mais pour cela j’aimerai que l’industrie du livre donne plus de place à ceux qui la font vivre, à ceux qui créent et racontent : aux auteurs !

Merci, chère Ira, du temps accordé aux lectures d'Isabel & Léo !

John Kennedy Toole (La Conjuration des imbéciles)


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