Parution : 27/11/2010
Nombre de pages : 261
Genre : Littérature française
L'auteur :
Pascal Descos né en 1962 à Gray en Haute-Saône, a grandi à Clermont-Ferrand. Après des études de droit, il devient conseiller commercial en assurances. Marié, il aime la vie à la campagne et vit actuellement dans un petit village Auvergnat. Son premier roman, "La dame blanche", est paru aux éditions Revoir en 2009.
Qui sont les enfants de l'Église de Moloch ? Une bande de jeunes un peu excentriques ou une véritable secte satanique ?
Gaspard, garçon naïf et innocent dont la seule occupation est de visiter les maisons vides n'en sait rien. Mais surtout, il n'aurait jamais dû croiser leur route. Hélas, il est tombé amoureux de Janet, ex-petite amie d'un des membres de cette église. Raison pour laquelle elle doit être la future victime sacrifiée aux dieux de la nuit qu'ils vénèrent.
Que peut faire le tendre Gaspard face à ces inquiétants personnages ?
Kaspar Hauser représente une énigme historique. On ne sait que peu de choses de cet étrange adolescent qui fut retrouvé errant, titubant et incohérent dans les rues de Nuremberg. Les origines de celui qui connu une fin tragique en mourant poignardé par un inconnu restent un mystère non élucidé. Il a fasciné Paul Verlaine qui retrouvait en lui un frère d'infortune en raison d'une similitude dans leurs déboires amoureux. Kaspar Hauser fut sa source d'inspiration quand il écrivit son poème "Gaspard".
Pascal Descos s'en est également inspiré pour baptiser le personnage principal de son roman dont l'intrigue se déroule de nos jours. Gaspard est un jeune homme au physique angélique et au romantisme exacerbé qui ne survit que de menus larcins. C'est un personnage lunaire qui semble appartenir à une autre époque et qui vit en totale inadéquation avec son temps.
Par le plus grand des hasards, il va croiser la route de Janet, une jeune femme empreinte d'idéalisme qui vient de vivre une déception amoureuse. Âme sensible tout comme lui, elle a beaucoup de mal à se remettre de sa rupture avec Lucas. Ce dernier, opportuniste et velléitaire, l'a quittée pour intégrer "L'église de Moloch" un groupe de jeunes désœuvrés épris de satanisme. Fasciné par Priscilla, la compagne du gourou surnommé le Primus, il est prêt à tout mettre en oeuvre pour séduire cette dernière, une créature noctambule et peu farouche aux allures de déesse gothique. Le petit clan de satanistes se contente un temps du visionnage de scènes d'agonies téléchargées sur internet et de cérémonies où ils sacrifient des poulets, mais leurs goûts morbides et leur soif de sang va les pousser d'instinct vers la prochaine étape : le sacrifice humain. A la recherche d'une victime potentielle pour mettre en oeuvre leur sacrifice rituel, leur choix va se porter vers Janet, symbole de la pureté qu'ils exècrent...
Ce roman sombre aux accents contemporains, nous plonge au coeur d'un univers méconnu et inquiétant celui des jeunes satanistes. Les personnages que nous décrit l'auteur sont de jeunes paumés manquant de repères, englués dans un quotidien médiocre. Fascinés par les faits divers sanglants, ils n'arrivent plus à faire la distinction entre le bien et le mal, et le meurtre représente à leur yeux un sacrifice et non un crime, la victime expiatoire méritant son sort à leurs yeux.
La richesse des détails ayant trait à la psychologie des personnages et celle des situations rencontrées par les différents protagonistes m'ont donné l'impression d'évoluer au coeur du roman le temps de cette lecture.
"Priez pour le pauvre Gaspard" fait partie de mes derniers coups de coeur et je suis impatiente de découvrir le précédent roman de l'auteur, "La dame blanche", en espérant qu'il me fera vivre un moment de lecture aussi riche en émotions !
Un extrait :
"Le Sacrifice ! Le sacrifice humain ! Voilà qu'elle devait être la prochaine étape dans le monde du Mal. Il l'avait souvent lu : l'initiation à la science des ténèbres ne s'affirmait qu'après avoir commis son premier meurtre. Depuis longtemps, ils jouaient entre eux avec cette idée, ils s'échangaient des scènes téléchargées sur internet et qui montraient des cadavres ou des accidents mortels filmés par des vidéastes amateurs. Ils s'amusaient à faire défiler, image par image, ces scènes en essayant de relever le maximum de détails sur la victime : les blessures reçues, les différentes expressions s'affichant sur son visage, la stupeur, la souffrance. C'était certain, ils étaient friands de ce genre. Il se souvenait plus précisément de ce reportage qu'il avait enregistré tard un soir sur une chaîne cryptée. Un journaliste, qui avait eu l'opportunité de se trouver sur les lieux d'un attentat à la bombe dans une ville d'Irak avait réussi à filmer certaines scènes d'anthologie. La caméra avait tourné juste quelques minutes après la déflagration et avant l'arrivée des secours. Joris ne pouvait s'empêcher de repenser à certains passages de ce reportage sans un frisson d'excitation. Il revoyait ce passant, allongé dans une mare de sang, un bras et la moitié du visage arrachés, hurlant de douleur. Il revoyait ce corps couché sur le ventre, sans qu'on sache s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme, secoué de spasmes avant de s'immobiliser définitivement. Vraiment, Joris savait qu'il n'y avait qu'en jouant au plus près avec la mort qu'il pourrait satisfaire les attentes des membres de sa secte.
Et depuis tout à l'heure, alors que Priscillia l'étreignait violemment, il avait compris que le meurtre allait être la prochaine étape des Enfants de Moloch."
Par le plus grand des hasards, il va croiser la route de Janet, une jeune femme empreinte d'idéalisme qui vient de vivre une déception amoureuse. Âme sensible tout comme lui, elle a beaucoup de mal à se remettre de sa rupture avec Lucas. Ce dernier, opportuniste et velléitaire, l'a quittée pour intégrer "L'église de Moloch" un groupe de jeunes désœuvrés épris de satanisme. Fasciné par Priscilla, la compagne du gourou surnommé le Primus, il est prêt à tout mettre en oeuvre pour séduire cette dernière, une créature noctambule et peu farouche aux allures de déesse gothique. Le petit clan de satanistes se contente un temps du visionnage de scènes d'agonies téléchargées sur internet et de cérémonies où ils sacrifient des poulets, mais leurs goûts morbides et leur soif de sang va les pousser d'instinct vers la prochaine étape : le sacrifice humain. A la recherche d'une victime potentielle pour mettre en oeuvre leur sacrifice rituel, leur choix va se porter vers Janet, symbole de la pureté qu'ils exècrent...
Ce roman sombre aux accents contemporains, nous plonge au coeur d'un univers méconnu et inquiétant celui des jeunes satanistes. Les personnages que nous décrit l'auteur sont de jeunes paumés manquant de repères, englués dans un quotidien médiocre. Fascinés par les faits divers sanglants, ils n'arrivent plus à faire la distinction entre le bien et le mal, et le meurtre représente à leur yeux un sacrifice et non un crime, la victime expiatoire méritant son sort à leurs yeux.
La richesse des détails ayant trait à la psychologie des personnages et celle des situations rencontrées par les différents protagonistes m'ont donné l'impression d'évoluer au coeur du roman le temps de cette lecture.
"Priez pour le pauvre Gaspard" fait partie de mes derniers coups de coeur et je suis impatiente de découvrir le précédent roman de l'auteur, "La dame blanche", en espérant qu'il me fera vivre un moment de lecture aussi riche en émotions !
Un extrait :
"Le Sacrifice ! Le sacrifice humain ! Voilà qu'elle devait être la prochaine étape dans le monde du Mal. Il l'avait souvent lu : l'initiation à la science des ténèbres ne s'affirmait qu'après avoir commis son premier meurtre. Depuis longtemps, ils jouaient entre eux avec cette idée, ils s'échangaient des scènes téléchargées sur internet et qui montraient des cadavres ou des accidents mortels filmés par des vidéastes amateurs. Ils s'amusaient à faire défiler, image par image, ces scènes en essayant de relever le maximum de détails sur la victime : les blessures reçues, les différentes expressions s'affichant sur son visage, la stupeur, la souffrance. C'était certain, ils étaient friands de ce genre. Il se souvenait plus précisément de ce reportage qu'il avait enregistré tard un soir sur une chaîne cryptée. Un journaliste, qui avait eu l'opportunité de se trouver sur les lieux d'un attentat à la bombe dans une ville d'Irak avait réussi à filmer certaines scènes d'anthologie. La caméra avait tourné juste quelques minutes après la déflagration et avant l'arrivée des secours. Joris ne pouvait s'empêcher de repenser à certains passages de ce reportage sans un frisson d'excitation. Il revoyait ce passant, allongé dans une mare de sang, un bras et la moitié du visage arrachés, hurlant de douleur. Il revoyait ce corps couché sur le ventre, sans qu'on sache s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme, secoué de spasmes avant de s'immobiliser définitivement. Vraiment, Joris savait qu'il n'y avait qu'en jouant au plus près avec la mort qu'il pourrait satisfaire les attentes des membres de sa secte.
Et depuis tout à l'heure, alors que Priscillia l'étreignait violemment, il avait compris que le meurtre allait être la prochaine étape des Enfants de Moloch."
J'ai un peu de mal avec tout ce qui est satanisme et tout et tout, mais ton billet m'intrigue.
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