samedi 27 février 2021

La mauvaise herbe d'Yves Montmartin

 













Éditeur : La chouette à lunettes
Parution : 05/12/2020
Nombre de pages : 250
Genre : littérature française

L'auteur : 
















Yves Montmartin est né à Saint-Etienne en 1953 et il souffre depuis son enfance de bibliophagie, maladie qu'il soigne avec de la lecture matin, midi et soir. La bibliothèque associative dont il est un des bénévoles est devenue son centre de soins. L’écriture du "livre qui vole", son premier roman, doit être considérée comme une thérapie. Il est également l'auteur du roman "Anaïs", paru en 2018 et "Sept jours au Mazet-St-Voy" sorti début 2020 aux éditions du Venasque.

Quatrième de couverture :

Restée seule au milieu du jardin, la petite fille s’est relevée. Il ne lui reste plus qu’un ou deux mètres de terrain à travailler. Elle se rappelle les paroles de son père : «les mauvaises herbes, il faut les déraciner. Une fois que tu as bien supprimé les racines, la plante ne repousse plus, elle est morte à jamais». Elle ne se doute pas que dans son cœur commence à germer une graine de mauvaise herbe; elle ne sait pas à ce moment précis qu’elle aussi, un jour, elle sera déracinée. D'Alger à la banlieue lyonnaise, ce roman raconte le destin tragique d’une jeune femme algérienne, qui petite fille rêvait d’indépendance et de liberté et qui va se retrouver emprisonnée par le poids des traditions et de la religion.

Mon avis :

« Tout le monde dit que j’ai un mauvais caractère, que je suis une rebelle, mes parents, mes frères, mes camarades d’école, mes professeurs. Je m’en fiche, je préfère avoir la tête dure que de ne pas avoir de personnalité. Pour moi c’est une évidence, la vie bouillonne en moi, j’ai envie de prendre toute ma place, de m’affirmer. Je souhaite rire, chanter, courir, respirer. Je deviens une femme et je ne veux pas être soumise, ni à un père ni à un mari. »

Comme le disait si justement Simone de Beauvoir : “Il est peu de vertus plus tristes que la résignation ; elle transforme en fantasmes, rêveries contingentes, des projets qui s'étaient d'abord constitués comme volonté et comme liberté.” 
Tout comme sa tante Nour qu'elle chérit et qu'elle admire, la petite Amira est bien décidée à défendre sa liberté. Cadette d'une famille de trois enfants, la petite algérienne naît dans les années 1990. Avide de connaissances, elle se découvre une passion pour les nombres premiers puis pour la langue française. Encouragée par le soutien aimant de parents ouverts d'esprit, Amira va grandir dans un environnement épanouissant et protecteur. 
Quand Loubna emménage dans la maison d'à côté, les deux fillettes âgées d'une dizaine d'années deviennent très vite inséparables. Elèves douées et assidues, l'une se passionne pour la littérature et l'autre est férue d'arts plastiques. Malheureusement, une demande en mariage précoce va mettre fin aux ambitions de Loubna et séparer les deux jeunes filles. Loubna devra suivre son époux en France. Un exil douloureux qui aura des conséquences dramatiques sur le devenir des deux amies

Bouleversant plaidoyer pour l'émancipation des femmes, ce drame social intimiste raconte le sort tragique de deux jeunes musulmanes victimes du poids des traditions. D'une plume empathique et très réaliste, Yves Montmartin brosse un poignant portrait de femmes meurtries,  injustement privées de leurs droits fondamentaux. 
Ce récit écrit à la première personne, est (comme précisé dans la postface) inspiré d'un témoignage recueilli par l'auteur. Voilà certainement pourquoi il sonne si juste à la lecture !
J'ai également apprécié la richesse des descriptions et les détails concernant le mode de vie des algériens, un dépaysant voyage qui m'a permis d'en savoir plus sur les traditions populaires de ce peuple.
Comme nous le rappelle l'auteur à travers ce beau roman pétri d'humanité, la liberté est l'un de nos biens les plus précieux. Alors, maintenant plus que jamais, à nous de faire le nécessaire pour le maintien de sa pérennité !



Merci à Yves Montmartin.
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