Parution : 18/10/2016
Nombre de pages : 162
Genre : policier
L'auteure :
Au chapitre retraductions, le roman "Europolis" de Jean Bart fait honneur au Danube et à la ville roumaine de Sulina.
Quatrième de couverture :
Découvrez le premier roman noir de Gabrielle Danoux, traductrice du roumain, ainsi que sa première nouvelle, et dernière ? Voici un extrait : "Le Star Turenne était en effet le seul endroit où nous pouvions construire une partie de notre histoire du cinéma. Loin des cinémathèques et salles prestigieuses des grandes métropoles, c’était la seule salle d’art et d’essais de Crouziers. J’étais heureux d’entendre Arielle rire pendant les comédies de Monicelli, frémir pendant les films d’épouvante de Bava ou les thrillers hitchcockiens. Nous fûmes même introduits au cinéma japonais : Mizoguchi, Ozu, Kurosawa. Plus tard, nous devions découvrir Oshima, Naruse, Masumura, Suzuki et d’autres qui nous donnent leur propre obscure clarté, nous aident, nous qui nous sentons toujours liés. Où d’autre aurions-nous pu voir les films d’Éric Rohmer, qui vont droit à la parole, souvent aux corps d’apparence banale, mais si attirants de ses actrices, ceux de Bresson, que l’on dit austères, pourtant si immédiats, limpides, et même ceux de Nicholas Ray ou d’Alfred Hitchcock qui, bien qu’il soit difficile d’en trouver de plus célèbres, sont rarement diffusés à la télévision, étrange lucarne dissimulant si mal la pauvreté du paysage culturel qui s’impose à qui n’est pas bien né."
Mon avis :
« Le capital culturel, les habitus isolent à jamais les enfants des classes populaires et moyennes. Car leurs codes sont communs à leurs détenteurs. Malgré mon physique, j’ai mis bien longtemps à acquérir la trivialité avec l’argent, la légèreté avec laquelle manier les idées politiques, cette manière de balayer ses ignorances d’un revers de langue, d’exhiber fièrement sa vacuité niellée de formules concaves, cette discrétion dans les ressorts de la corruption que les classes moyennes singent en se targuant de leurs péchés véniels (les ridicules, pour la plupart, ignorent le véritable vice à un point presque touchant). »
L'auteure navigue avec une grande aisance dans les beautés complexes de la langue française et l'on ne peut que savourer ce voyage en terre littéraire !
Merci à Gabrielle Danoux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire