Éditeur : Alexandre Page
Parution : 16/07/2022
Nombre de pages : 350
Genre : littérature française
L'auteur :
Alexandre Page est né en 1989 à Clermont-Ferrand. Docteur en histoire de l’art, auteur d’une thèse sur le graveur-illustrateur Léopold Flameng (1831-1911) soutenue en 2017, il poursuit aujourd’hui ses recherches sur l’estampe et la peinture du XIXe siècle et a publié plusieurs ouvrages et articles scientifiques sur le sujet. Passionné par l’écriture, il décide après sa thèse de se consacrer aussi à la fiction. Partir, c’est mourir un peu est son premier roman abouti. Il est un des cinq ouvrages finalistes du prix du jury des Plumes francophones organisé par Amazon KDP. Il a depuis publié plusieurs romans et recueils de nouvelles, disponibles en librairies et sur toutes les plateformes numériques.
Quatrième de couverture :
« Les lauriers de la gloire se fanent vite. » Philéas Chasselat, peintre au succès déclinant en fait l’amer constat lorsque l’inspiration le fuit et que sa bourse se vide. Clémence Soyer, jeune artiste ambitieuse, est encore inconnue mais aspire à la renommée dans le Paris bouillonnant de la Belle Époque. Mis sur le chemin l’un de l’autre, ils vont affronter l’hypocrisie de la société, les déconvenues si nombreuses de la vie d’artiste et tenter, malgré les revers, de triompher ensemble.
A la fois roman sentimental et historique, réflexion sur les aspirations individuelles et les exigences d’un monde étriqué, Une vie d’artistes interroge sur les libertés et la dépendance du créateur, sur ses rêves de gloire et ses désillusions, sur les fragilités du couple et sur "l’amour médecin".
Mon avis :
La gloire est une chose étonnante. Elle peut traverser les siècles, les millénaires parfois, et pourtant, elle peut s’enfuir et revenir en un instant aussi volatile que la constance des hommes.
Après avoir connu la renommée avec ses peintures militaires et brillé dans les salons par sa popularité d'artiste en vogue, Philéas Chasselat se retrouve dans le creux de la vague. Sa bourse se vide aussi vite que son inspiration et son carnet d'adresses. Dans le Paris de la fin du 19ème siècle, un artiste déchu se retrouve très vite à la rue et Phileas redoute de sombrer dans la misère. Un seul ami ne lui a pas encore fermé sa porte, Nicolas Dignimont, un financier prospère aussi avisé que Philéas est inconséquent.
Lorsque ce dernier l'invite à la pendaison de crémaillère qui suit son mariage, le peintre qui est au bout du rouleau va découvrir que la vie peut parfois vous réserver d'heureuses surprises. Il tombe immédiatement sous le charme de Clémence, une cousine de son ami banquier avec qui il partage le goût pour la peinture de batailles. C'est avec joie qu'il accepte de dispenser son art à la jeune femme. La complicité qui naît entre eux va vite se transformer en sentiments plus tendres. Son mariage avec Clémence lui apportera la stabilité financière qui lui manquait et lui permettra d'exercer son art sans redouter les fins de mois difficiles.
Des rêves de gloire plein la tête et des papillons dans le cœur, les jeunes amoureux vont malheureusement vite déchanter, confrontés aux carcans de la Belle Époque. Ils vont apprendre à leurs dépens que le talent et le courage ne suffisent pas pour réussir dans le domaine des arts et qu'il ne fait pas bon braver les conventions et vouloir changer les règles de l'ordre établi…
Remarquablement documenté, ce roman sentimental et historique embarque habilement son lecteur dans le milieu artistique de la fin du 19ème siècle.
De Paris à Deauville, des clubs élitistes aux tripots de jeux clandestins, Alexandre Page nous entraîne dans un univers délicieusement suranné.
Avec de jolies formulations et une écriture élégante, l'auteur nous narre les succès et les déboires d'un couple de peintres cherchant à apaiser leur soif de reconnaissance. Rêvant de triompher au Salon, l'incontournable manifestation artistique de l'époque qui légitimise le statut d'un peintre, ces derniers vont redoubler de ruse pour essayer d'y parvenir, prenant le risque de voir leur univers se fracasser sur l'autel de la gloire.
Ce récit est également une peinture au vitriol de la misogynie, de la tartuferie et de l'étroitesse d'esprit d'une époque où la femme était considérée comme un être frivole assujetti et vivant dans l'ombre de son seigneur et maître d'époux.
Enfin, ce roman alliant légèreté et réflexion est un excellent réquisitoire en faveur de la liberté de création !
Merci à Alexandre Page.